Calames

MMSH-PH-4220 Récit de vie d'un agriculteur né au début du 20e siècle et évocation des ressources naturelles de l'Ahaggar au cours d'une conversation avec plusieurs informateurs d'Idélès

Date : 10 avril 1966
Langue : tamacheq ; arabe dialectal ; français
Description physique : 1 bde. 1h 35min.
Description : Une discussion spontanée est animée, en présence de G. Barrère, entre M. Gast et plusieurs informateur-trice-s sur des sujets variés. L'informateur, Sidi Ali Slimane raconte sa vie. Venu enfant à Azguer en 1909. Il a appris la tamahaq à Ghadames et l'arabe dialectal de ses voyages, quand il était militaire (en service militaire), dans plusieurs villes d'Algérie (Touggourt, Tidikelt, Metlili, Ouargla et Beni Abbas). A la mort du chef de l'Ahaggar Akhamuk, il s'installe avec sa famille, à Amguid, Tahihaout et Teghamart. Il était alors le premier à s'installer à Taderaz (au nord-nord-ouest d'Idélès) où il s'occupait, avec ses enfants, de l'agriculture (pêchers, palmiers et vignes). Évoquant l'approvisionnement en sel alimentaire, l'informateur estime que le sel le plus recherché et apprécié est celui qui vient des salines d'El Bayadh et de Touat. Il prétend que le sel de l'Amadghor est de mauvaise qualité et que sa consommation excessive provoque le rhumatisme. Il existe dans la même région une variété de sel, dépourvue d'impuretés, très appréciée appelé tisemt Amadghor maelé. Il cite certains puits dans lesquels les touaregs avaient l'habitude d'extraire cette variété de sel (Agajer, In Taouia et In Tenedh) et renseigne que le sel de ce dernier puits est de meilleure qualité. L'informateur évoque, avec la participation de l'enquêteur, les légumes les plus cultivés (la pommes de terre, la courge), certaines épices utilisées dans les préparations culinaires de l'Ahaggar (cumin, ras el hanout, gingembre, poivre noir et graines d'anis), quelques plantes et arbres. Certaines épices ne sont pas utilisées dans la préparation des repas chez les touaregs de l'Ahaggar comme la cannelle, le safran, le carvi et notamment le poivre rouge rapporté du Soudan. Les olives sont rapportées, en grosses quantités, de Tripoli sur les dos des ânes. L'informateur renseigne que les militaires turcs ont rapporté d'Istanbul, une boisson fermentée, à base d'orge, de raisins et de pêches, produite et mise en bouteille à Ghadamès. Il distingue deux variétés dont il ignore les noms. Selon Gast, il s'agit, en langue turque, de la boza d'Afrique (Ifrika bozas) et l'autre dite Marmarik bozasi. A ce sujet, l'informateur cite le nom de Mohamed Ben Abdeli, un connaisseur et chef afaghis qui évoque les aliments illicites en islam (sang, viande du porc et les algues), les vertus du vin et cite une préparation à base de vin additionné d'eau et un peu de sucre à donner aux malades pendant 40 jours. D'après M. Gast, qui a recueilli des témoignages (il cite à l'occasion le nom de Bourelella Ag Karzika), sur la consommation des algues chevelues (adal en tamahaq et el khezz en arabe), cette espèce est très recherchée par les haratines en période de famine. A ce moment, la discussion est très animée, en tamahaq, entre l'enquêteur, l'informateur et une femme touarègue, de passage durant l'enregistrement, sur la consommation des algues et autres plantes. Les repas préparés pendant le mois du ramadhan chez les touaregs sont composés, selon les moyens de chacun, de galettes, de bouillies, du lait aigri avec des dattes et du thé. Slimane Sidi Ali évoque 3 villes sahariennes sous l'occupation françaises : Temassinine (anciennement Fort Flatters), Illizi (Fort Polignac) et Djanet (Fort Charlet). L'informateur a connu le Capitaine Edouard Charlet qui avait occupé Djanet en 1911 et le Lieutenant Sigonney. On entends les commentaires et plaisanteries de femmes, d'hommes, de G. Barrère, en tamahaq, présents au cours de l'enregistrement. Au cours des échanges, Marceau Gast enregistre quatre poésies chantées en arabe par un homme dont les paroles sont des louanges à Dieu et à son Prophète Mohamed. Des femmes touarègues présentent au cours de l'enregistrement récitent, chacune, quelques poèmes en tamahaq (tassaouit, pluriel tisséway en tamahaq) dont les paroles ne sont pas audibles.
Ancienne cote : F3367
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques : qualité sonore de l'enregistrement : moyenne
Version(s) numérique(s) : Disponible en ligne
Auteur : Gast, Marceau (1927-2010)
Sujet : Karzika
Idles (Algérie)
Tazrouk (Algérie)
Fezzan (Libye)
Ajjer, Tassili des (Algérie)
Djanet (algérie)
Touat (Algérie)
Tidikelt (Algérie)
Touggourt (Algérie)
Wargla (Algérie)
In-Salah (Algérie)
Tripoli (Libye)
Misrata
Libye
Istanbul (Turquie)
Temassinine (Algérie)
Produits laitiers
Cuisine -- Technique
Ethnobotanique
Palmiers
Cuisine des jours de fêtes
Musique touarègue
Pâturages
Tombes - Hoggar (Algérie ; massif)
Viande
Lieu de production : Idles (Algérie)

Rappels sur les conditions d'accès et d'utilisation des documents :
Les archives du secteur Archives de la recherche - Phonothèque sont constituées de différents fonds issus du regroupement de laboratoires (antérieurs à la création de la MMSH) ou reçus depuis la création de la MMSH. En collaboration avec l’équipe des archivistes, selon les thématiques explorées et la sensibilité des données, les producteur·rice·s ou leur ayants droit, décident, au moment du versement de leurs archives, des modalités de leur accès et de leur réutilisation en conformité avec la résolution des questions éthiques et juridiques.
Lorsqu’il s’agit d’archives produites dans le cadre d’une carrière professionnelle réalisée au sein d’une institution publique, celles-ci relèvent de l'article L. 211-1 du code du patrimoine et sont considérées comme des archives publiques. Toutefois, certaines parties de fonds ou des fonds complets peuvent avoir d’autres statuts. Chaque fonds a fait l’objet d’une recherche juridique et certains peuvent poser des questions éthiques qui sont prises en compte au moment de la mise à disposition.
Nombre des archives décrites sont des matériaux sensibles qui portent sur la culture des sociétés qui ont fait l’objet d’études ou de recherches ethnographiques. Pour des raisons éthiques, nous vous demandons une grande vigilance sur les modifications ou les utilisations qui pourraient heurter les communautés dépositaires et en particulier les vecteurs de la littérature orale, de la musique ou des chants traditionnels, des savoir-faire, des spectacles et autres matériaux créatifs de ces archives.
Merci, si vous en avez l'envie, de nous signaler vos écoutes et ré utilisations.
Enfin, les analyses archivistiques peuvent reprendre des informations personnelles. Conformément à la loi n ° 78-17 "Informatique et Libertés", toute personne dispose d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données la concernant et informées sur ce site. Pour exercer ce droit, vous pouvez adresser un courriel à l'adresse de contact. Si vous souhaitez plus d’information sur cette législation, vous pouvez consulter le site de la CNIL
D’une façon générale, les métadonnées décrivant les fonds peuvent être librement ré-utilisées sous la licence CC-0. Les fichiers sonores et audiovisuels, lorsqu'ils sont écoutables en ligne, ne sont pas téléchargeables. Pour toute demande particulière, contactez directement le Secteur archives de la recherche - Phonothèque en précisant votre motivation. La photocopie des documents d’archives n'est pas autorisée et la photographie sans flash l’est en principe, sauf conditions particulières. Lorsque la copie des fichiers numériques est possible, un contrat d’utilisation doit être signé spécifiant les modalités d’usage. Enfin, toute publication ou reproduction est soumise à autorisation et la citation de l’origine du fonds doit être précisée avec l’URL de la notice dans le catalogue Calames.

Si vous voyez cette page, c'est probablement que vous utilisez un navigateur Web (ou une version) qui ne supporte par certaines normes Web.
Nous vous conseillons de mettre à jour votre navigateur ou de choisir un navigateur comme Firefox.
Si le problème persiste, merci de nous informer en indiquant le nom et la version de votre navigateur à : https://stp.abes.fr/node/3?origine=calames/