Calames

MMSH-PH-4400 Un architecte d’origine belge parle de sa passion pour son métier et décrit son parcours professionnel au Liban de 1961 à 1975

Date : 1975-01
Description physique : 1 bde. Durée : 1 h 22 min.
Description : Après un diplôme d’architecture obtenu à Bruxelles en 1955, l’informateur travaille et fait son service militaire en Belgique et il enseigne ensuite, toujours en Belgique, de 1956 à 1957. A 25 ans, il décide d’effectuer un voyage d’étude en Inde afin de voir le chantier de la construction de la ville de Chandigarh sous la direction du Corbusier. C’est un long périple en voiture qui commence et qui l’amène à passer plusieurs fois par le Liban où il rencontre sa future épouse, de nationalité libanaise. Le mariage a lieu en 1960 et il décide de se fixer au Liban et d’y vivre de sa profession. En collaboration avec son beau-frère, il crée un bureau d’études indépendant où il fait intervenir des Libanais architectes, ingénieurs avec qui il a des rapports très agréables. Il les associe à son nom dans les projets. Sa clientèle est constituée de particuliers et d’institutions étatiques, à majorité chrétienne. Il est amené à concevoir des projets pour des écoles, des édifices de culte, des habitations privées. En 1966, il publie un livre sur la protection des sites et anciennes demeures du Liban qui illustre sa philosophie de l’architecture. Il y développe l’idée que l’identité d’un pays produit une énergie intéressante qui amène à inventer une architecture avec des formes contemporaines mais enracinées dans la réalité de ce même pays. Il enseigne par ailleurs à l’Académie des beaux arts, une école privée, et à l’Université libanaise où il anime des ateliers 12 heures par semaine. Il souligne que son optique de l’enseignement ne coïncide pas forcément avec celle de l’université en raison des méthodes archaïques qui y sont pratiquées et des programmes qui sont calqués sur ceux de l’étranger. Cette situation ne le gêne pas outre-mesure car son statut de non Libanais fait qu’il se sent finalement assez libre et il arrive à faire ce qu’il souhaite. L’informateur aborde le sujet des constructions scolaires qui est un grand chantier au Liban et qui lui tient à coeur. Si son travail consiste à concevoir des bâtiments plus fonctionnels, l’architecte tient compte aussi des nouvelles conceptions pédagogiques qui préconisent un enseignement plus actif, un décloisonnement de l’école, une ouverture de celle-ci sur la société. Pour ce faire, l’idéal est d’insérer l’école dans la ville mais à Beyrouth la période est difficile car le prix de l’immobilier augmente et oblige à construire en banlieue. L’informateur se passionne également pour l’architecture primitive et visite fréquemment la Syrie, la Jordanie, l’Iran, l’Egypte. Il est marqué par les constructions traditionnelles que les hommes ont bâties en s’adaptant à leur environnement. Il décrit l’architecture du Liban, reflet de l’identité physique du pays, ouverte, extravertie, issue des paysages méditerranéens, des vallées fertiles et donc bien différente des modèles architecturaux des autres pays du Moyen-Orient où l’aridité règne et où les constructions sont tournées vers l’intérieur. La question de l’architecture et de son environnement physique est une préoccupation essentielle d’autant plus qu’il trouve les villages de l’arrière-pays de plus en plus dénaturés par la construction de bâtiments touristiques inspirés de modèles occidentaux. Il décrit également l’architecture ostentatoire de Beyrouth, prisée par la classe dominante qui veut des appartements de plus en plus grands, équipés de conditionnement d’air et d’appareils haute définition. Interrogé sur l’existence d’un impérialisme culturel, l’informateur pense qu’il est véhiculé par certaines institutions tenues par les Jésuites ou les Américains qui délivrent des modèles appréciés par la classe bourgeoise et aisée. Celle-ci est aussi attirée par la culture française dite “brillante” et les institutions françaises répondent également à cette demande. A propos de la coopération technique, l’informateur souligne qu’elle n’est intéressante que dans des cas particuliers. Par exemple, l’envoi de très jeunes enseignants pour former les Libanais pose problème car ces coopérants ne connaissent pas la réalité du pays et l’architecture ne peut pas s’enseigner sans en avoir une bonne connaissance. Il considère d’ailleurs que la France est en fait exportatrice de sa culture et qu’il s’agit d’un commerce au même titre que celui des armes. Concernant l’avenir du Liban, la situation lui apparaît tendue, car le fossé se creuse entre la population solidaire du monde arabe et la bourgeoisie chrétienne qui n’envisage pas ce rapprochement. [A noter, la qualité sonore est plutôt bonne mais les 6 premières minutes sont inaudibles et la dernière demi heure difficile à comprendre car la bande s'accélère.]
Ancienne cote : F3383
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques : Qualité sonore de l'enregistrement : mauvaise
Version(s) numérique(s) : Disponible en ligne
Auteur : Métral, Jean
Métral, Françoise
Liger-Belair, Jacques
Sujet : Belgique
Inde
Chandigarh (Inde)
Le Corbusier (1887-1965)
Académie libanaise des beaux-arts
Université libanaise
Syrie
Jordanie
Iran
Égypte
Architectes
Architecture -- Étude et enseignement
Patrimoine urbain
Spéculation foncière
Mariage mixte
Relations maître-élève
Culture dominante

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