NUMAUD/10/079 Entretien avec Suarez, Alberto

Biographie ou Histoire : Il est né en 1961 et est l'ainé de 4 enfants. Son père est mécanicien d’aviation. Il travaille chez la ligne aérienne nationale. Sa mère est professeur dans le primaire puis en éducation spécialisée. Il a eu une enfance heureuse. Son père est militant dans un syndicat, sa mère est engagée dans des causes sociales. Sous leur influence il s’intéresse à la politique à partir du début des années 70 (il a alors 10 ans). Il ne s’est pas engagé dans un parti politique mais se disait, comme ses parents, « Allendista ». Le coup d’état marque une rupture dans sa famille. Son père demande à l’entreprise de travailler à l’étranger. Ils partent ainsi en novembre 1973 en Uruguay, à Montevideo (1973-1976) et reviennent à Santiago début 1977. Il retourne au lycée (lycée national de Santiago) et ses parents reprennent leur travail. Il milite dans une « comunidad cristiana de base » (« communauté chrétienne de base », organisation de jeunes chrétiens divisée en groupes locaux soutenant les plus démunis puis s’engage aux côtés de certains mouvements comme le MIR), dans la zone de Pudahel. En 1979 il termine ses études dans le secondaire (« la enseñenza media »). Il commence alors à militer activement, toujours dans la comunidad cristiana. Fin 1979, il organise ses premières activités de soutien. Il est d’abord dirigeant «ouvert » (non clandestin) puis dirigeant clandestin des militants « ouverts » (« abiertos »). Il s’est professionnalisé. Il reçoit un salaire de l’organisation. Début 1984, il est fait prisonnier, arrêté par des carabineros. Il passe 5 jours au commissariat où il torturé. Puis après un passage au tribunal devant le juge Lionel Béro, il est emmené en prison, condamné pour associations illicites. Après 6 mois, il sort en libération surveillée. Il s’est marié une semaine avant d’être fait prisonnier. Fin 1984, il intègre le Frente Abierto (Front Ouvert). Il devient alors un des dirigeants de la COP (Coordinadora de organizaciones Populares). Le 1er mars, il participe à la concertation. Il est ensuite chargé d’organiser le premier « paro » comunal de Pudahel (26 julio 1985). Fin 1985, il passe dans la clandestinité. Puis, il part en exil en 1986. Son frère et sa sœur étaient aussi militants dans des organisations clandestines. Il retourne au Chili dans les années 1990.