NUMAUD/10/096 Entretien avec Zúñiga, Patricia et Parvex, Ricardo

Biographie ou Histoire :
[Biographie rédigée à partir du récit du témoin]
Ricardo Parvex et Patricia Zuniga sont 2 représentants de l'association des ex-prisonniers politiques chiliens. Ils font partie des membres fondateurs. Patricia Zuniga est née 2 mars 1945. En 1967, elle commence à militer dans le MIR (Movimiento de Izquierda Revolucionario). Après le coup d’état, elle doit quitter la région où elle étudiait et militait (Talca). Après plusieurs déplacements, elle arrive à Santiago. Elle est arrêtée le 29 janvier 1975 avec son mari (aujourd’hui parmi les disparus). Elle arrive en Francele 11 septembre 1975, expulsée par le décret 504. Sa fille nait le 1 octobre. Pendant un temps, elle se consacre donc à sa fille. Elle vit dans un foyer éloigné de Paris et elle a une position assez critique concernant la politique du MIR. Elle parvient à suivre des cours de français et trouve du travail comme assistante sociale (formée au ChIli). Elle intègre alors à nouveau le parti, s’engage aussi dans l’association des familles disparues à Paris et aussi un peu dans le CLA. Elle s’oppose à la politique de retour au Chili, notamment parce que ça l’aurait obligée à envoyer sa fille à Cuba. À partir de fin de 1979, elle s’éloigne donc du mouvement en continuant quelques temps dans l’association des disparus. Puis, elle s’en éloigne aussi peu à peu. Elle s’implique plus dans le travail et dans une formation universitaire à Créteil. En 1998, lorsqu’elle apprend l’arrestation de Pinochet, elle part immédiatement pour protester devant l’ambassade. Dans l’association des ex-prisonniers politiques chiliens, Patricia Zuniga s’occupe avec Rosadilla Martin d’aider à la rédaction des plaintes : d’abord celle envoyées à Madrid au Juge Garzón (principalement en 2000) puis de 2004 à 2011 dans le cadre de la loi de réparation et de la commission Valech (commission nationale sur l'emprisonnement et la torture).
Ricardo Parvex Alfaro est né le 26 septembre de 1947. Il commence à militer dans MIR en 1968. Il était déjà engagé dans d’autres actions sociales et politiques auparavant. C’est pourquoi, il assume des responsabilités dans le MIR. Ses missions principales étaient des missions de terrains : ainsi il vit un peu plus d’un an dans un bidonville puis continue à militer dans la zone rurale au sud deSantiago. Au moment du coup d’état, il milite depuis peu dans la zone urbaine de Santiago, au niveau régional. Recherché à l’université, il vit alors dans la clandestinité pendant 14 mois. Il est arrêté le 14 novembre 1974, un mois après mort de Miguel Enrique, prisonnier jusqu’à printemps 1975. Ensuite, il n’est pas expulsé directement. On lui donne 3 mois pour sortir du Chili. Il sort du chili fin 1975 et est officiellement enregistré en France en janvier 1976. En France, Ricardo milite 3 ans dans le MIR (1976-1979). Il quitte le MIR en août 1979. A partir de là, il travaille dans des associations latino-américaines, notamment le CLA (comité latino-américain, installé à l’église St-Eustache). Puis, dans tout ce qui touche la solidarité avec le Chili. Il est actif dans le boycott de la Coupe Mondiale de football en Argentine. Il milite pour Nicaragua sandinista avant qu’ils prennent pouvoir puis forme le comité Salvador et travaille pour la radio Venceremos (radio du Frente Farabundo Martí para la Liberación Nacional, FMLN). Dans les années 80, il vit un an au Québec (travaille à l’université de Montréal). Il se lie alors au milieu chilien de Québec. Lors de l’arrestation de Pinochet, il était plutôt inactif. Cette arrestation réanime son militantisme. A son arrivée en France, il a été accueilli par la CIMADE. Cette association lui a donné des cours de français mais aussi une bourse pendant 3 ans pour faire son doctorat. Ensuite, il y a travaillé pendant 12 ans dans le secteur des relations internationales.