Date :
2017-02-08
Description physique :
Durée : 1 h 26 min.
Description :
Grâce à des enseignants marquants, comme Maurice Vaïsse, François Cochet apprécie dès le
secondaire l’histoire. Jusqu'en troisième, il aspire à rentrer à l’école de Saint Cyr, or, les
événements de 68 et l'adolescence le rapprochent un temps du mouvement gauchiste. Plutôt
littéraire, il obtient avec difficulté son bac scientifique. Après son diplôme, il est admis à la
fois en pharmacie et en hypokhâgne à Reims, il se plaît en classe préparatoire et décide de
poursuivre alors dans cette voie. Admissible à l’Ecole Normale Supérieure de Saint Cloud, il
échoue faute de préparation aux oraux. Il envisage une carrière d'enseignant du secondaire
et s'inscrit à l'institut de préparation aux enseignements de second degré et réussi sa maîtrise
d'histoire à Reims, ou il retrouve son professeur Maurice Vaïsse. En 1976, il obtient
l'agrégation d'histoire, la même année que son stage de Capes. Envoyé en collège devant des
élèves en échec scolaire dans des classes pré-professionnelles de niveau, cette expérience
qu'il qualifie de « douche froide » le décide à revoir ses ambitions et envisager une thèse de
troisième cycle. Les bombardements allemands de la Grande Guerre ayant rythmé les récits
de son enfance, il choisit un sujet portant sur la mémoire de cette période. Intéressé aussi par
le nouveau courant d'histoire orale, il aborde son étude sous la direction de Michèle Perrot
avec une approche comparative des sources orales et écrites du conflit. À la suite de sa
soutenance, il postule comme maître assistant, mais Jean-Jacques Becker alors rapporteur,
lui fait comprendre qu'il ne sera pas qualifié. Sous les conseils de Maurice Vaïsse, il entame
alors une deuxième thèse de doctorat nouveau régime en travaillant de manière plus
académique, avec des matériaux traditionnels, mais en continuant les entretiens. Son étude
traite cette fois du retour et de la réinsertion des rapatriés de guerre en Champagne-Ardenne
après 1945, thèse qu'il soutiendra devant Jean-Jacques Becker en 1989. À 34 ans, l'historien
est donc titulaire de deux thèses, et toujours agrégé du secondaire. Il a enseigné dans trois
établissements, en collège et lycées techniques. Avec soulagement, il est élu en 1989 PRAG à
l’Université de Reims, puis maître de conférence trois ans plus tard. En rapport à ses travaux
d’études, il publie deux ouvrages pour le grand public, mais se confronte à nouveau à la
critique de Becker qui lui reproche d'avoir interviewé des personnes très âgées, et selon lui
peu fiables. François Cochet se lance ensuite dans une procédure d'HDR, il soutient son
mémoire « Guerres et mémoires des guerres » en 1996, racontant dans son égo-histoire la
difficulté à faire accepter le travail sur les sources orales parmi ses pairs. Après plusieurs
candidatures, il est élu à Limoges en 2000 et continue l'étude sur les guerres mondiales. Il
travaille avec le Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane, où il met en place un prix
d'histoire pour les étudiants. Il souhaite aussi étudier les maquis du Limousin, mais renonce
voyant que la mémoire communiste est inattaquable. L'historien note que la situation s'est
depuis débloquée, mais ce füt l’une des raisons pour demander sa mutation à Metz en 2002,
où il a fait sa carrière depuis. Il élargit alors ses champs de recherche et travaille en binôme
avec Olivier Dard sur l’histoire politique et militaire. Parmi ses étudiants, il suit aussi
plusieurs élèves officiers. À la Maison des Sciences de l'Homme de Lorraine, il dirige le
programme pluridisciplinaire EXEPECOM (« Expérience et culture du combat, mémoire des
combattants XIXe-XXIe siècles »), en partenariat avec de nombreuses universités (Écoles
militaires de St-Cyr, ENS Cachan, l’Université de Montpellier, Liège, Bündeswehr..). Il
évoque dans son entretien son point de vue d'historien sur le sujet des commémorations et des
reconstitutions. Membre du Conseil Scientifique national de la Mission du centenaire de la
Grande Guerre, François Cochet participe au débat national, et souligne son indépendance
face aux batailles historiographiques. Traité parfois d'anticonformiste, il raconte en outre
l'appropriation de thème de recherche chez certains confrères ou la difficulté à faire accepter
la source orale au sein de cette discipline. Pour conclure, l'historien confie qu'il est plus un
homme d'amitié que de réseau, et qu'au-delà de la critique et des déceptions
professionnelles, ne regrette pas pour autant d'avoir fait une carrière universitaire plutôt que
militaire.
Information sur le traitement :
Entretien réalisé dans le café d'une gare. Le fichier audio a été légèrement travaillé, avec réalisations de quelques coupures (notamment l'introduction par l'enquêteur) pour améliorer la qualité d'écoute.
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