Date :
2017-03-24
Description physique :
Durée : 1 h 41 min.
Description :
Patrick Garcia débute l'entretien en expliquant que son rapport à l’histoire est conditionné
par son rapport au politique. Il évoque d’abord son environnement familial. Un père émigré,
ancien combattant, et côté maternel, des militants communistes. Repéré au secondaire,
comme un élève brillant, il cite les enseignants marquants qui développent son goût pour le
débat, l’histoire et la philosophie durant ses années lycéennes à Carcassonne. Il intègre les
classes préparatoires à Toulouse, mais ses résultats le poussent davantage vers l’histoire que
la philosophie. Porté par les lectures marxistes, il prend part très tôt aux mouvements lycéens
et étudiants. Cette activité militante prendra une place primordiale durant ses études
supérieures, puisqu'il deviendra en 1981 secrétaire des étudiants communistes. S'il est peu
assidu en cours, ses professeurs reconnaissent la qualité de son travail. Il envisage un temps
de s'orienter vers le journalisme, mais après un temps de réflexion, poursuit finalement ses
études. Il valide donc une licence, puis une maîtrise d'histoire à l’Université Toulouse-le-
Mirail. Encouragé par son professeur Jean Leduc, il prépare l'agrégation. Admissible dans
les premiers à l'écrit, il échoue à l'oral, tombant sur un sujet qu'il ne connaissait pas. Il
souhaite avant tout obtenir l'agrégation et faire une thèse pour enseigner dans le supérieur, il
néglige donc le Capes. Il suit alors une année durant les cours de l’École Normale Supérieure
de Saint-Cloud en auditeur libre, et obtient l'agrégation l’année suivante. Pour son mémoire
de DEA, Patrick Garcia étudie les commémorations de la Révolution Française sous la
direction de Michel Vovelle, mémoire qu'il soutiendra en 1987. Alors qu'il enseigne dans le
secondaire à Chambéry, il découvre grâce au géographe et co-fondateur, Jacques Lévy, la
publication Espaces-Temps, revue qu'il animera durant quelques années. À l’occasion du
bicentenaire, il mène avec d'autres chercheurs, une série d'entretiens sur la perception
contemporaine de la révolution française. Leur analyse fera l’objet d'un ouvrage collectif,
Révolutions, suites et fins. Dans l'entretien, il confie que cette expérience l’éloignera de
l'idéologie marxiste et communiste. Après le bicentenaire, il poursuit des recherches sur
l'appropriation de la commémoration pour son doctorat. Outre ses propres sources, il hérite
fortuitement d’un fonds, collecté par une sociologue. Il soutient sa thèse, toujours sous la
direction de Vovelle, en 1994. Ces travaux seront publiés en 2000 sous le titre, Le
Bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d’une commémoration aux
Editions du CNRS. Chercheur associé à l’Institut d'Histoire du Temps Présent (IHTP), il
travaille sur l’historiographie et l’épistémologie de l’histoire, où il écrit régulièrement à
plusieurs mains avec François Dosse et Christian Delacroix. Durant l'entretien, Patrick
Garcia confie que dans son rapport à l'écriture, c'est la réflexion qui lui coûte parfois du
temps. Pour l’habilitation à diriger la recherche (HDR), il renonce à travailler sur
l’historiographie de la Révolution française, et revient à la politique. D'abord, il étudie les
symboles de la République à travers les panthéonisations d'André Malraux et d'Alexandre
Dumas, puis se penche sur le rapport entre l’histoire et les présidents de la Vème République.
En 2011, il soutient son HDR à l’Université de Paris 1, Grammaires de l’incarnation. Les
présidents de la République française et l’histoire (1958-2007). Son mémoire est édité aux
Publications de la Sorbonne en 2014 sous le titre, Les présents de l'historien. Il coordonne
aujourd'hui le projet ANR Histinéraires, « La fabrique de l’histoire telle qu'elle se raconte »
qui collecte les mémoires de synthèse des activités scientifiques de ces HDR pour étudier la
communauté historienne contemporaine. En 1992, il entre d’abord comme attaché temporaire
d'enseignement et de recherche à l'IUFM de Versailles, avant d’être nommé maître de conférence, puis professeur. Il occupe actuellement le poste de responsable du département
d’histoire-géographie. Depuis 1997, il enseigne aussi à l’Institut des sciences politiques de
Paris. À la dernière question de l'entretien, Patrick Garcia répond qu'il voulait être
Président de la République quand il était petit, ou chercheur dans les Montagnes Rouges.
Plus tard, il a songé à la politique, la philosophie ou le journalisme. Aujourd’hui, heureux
d’être historien, il ajoute qu'il n'aurait pas souhaité faire de la recherche à temps plein,
l’enseignement étant un élément fondamental pour lui.
Auteur :
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Garcia, Patrick (1958-....)
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Granet-Abisset, Anne-Marie (1955-....)
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Ginouvès, Véronique
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Sujet :
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Communisme
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Carcassonne (Aude)
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Toulouse (Haute-Garonne)
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Philosophie
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Lecture
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Militantisme
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Université Toulouse-Jean Jaurès
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Agrégation d'histoire
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Commémorations
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Vovelle, Michel (1933-2018)
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Marxisme
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Institut d'histoire du temps présent (Paris)
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Dosse, François (1950-....)
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Delacroix, Christian (1947-....)
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Historiographie
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Malraux, André (1901-1976)
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Dumas, Alexandre (1802-1870)
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Présidents
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Marx, Karl (1818-1883)
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Althusser, Louis (1918-1990)
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Mitterrand, François (1916-1996)
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Chirac, Jacques (1932-2019)
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Sarkozy, Nicolas (1955-....)
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Hollande, François (1954-....)
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Macron, Emmanuel (1977-....)
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Union nationale des étudiants de France
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Union des étudiants communistes de France
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Ligue communiste révolutionnaire (France)
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Translation des cendres
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Syndicalisme
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Sociologie
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Interdisciplinarité
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Enseignants
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Lieu de production :
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Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)
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