Date :
2021-04-27
Description physique :
1 fichier wav. Durée : 1h 08min.
Description :
Interrogée par téléphone, l'interviewée, médecin spécialiste, revient sur son parcours étudiant et professionnel. Elle a commencé à travailler avec des personnes transgenres après avoir été sollicitée par une association, car sa région a peu de gynécologues « safes » pour les personnes transgenres. Elle a accueilli de nombreux patients transgenres dès 2016 et a été impressionnée par le nombre de demandes de transition. Elle insiste sur ses réflexions éthiques et philosophiques pour déconstruire ses préjugés car elle craignait souvent de mal se comporter. La transition est une question de survie pour ces personnes, mais elles subissent souvent une précarité importante et de la maltraitance. Même si les personnes transgenres ne représentent que 10% de sa patientèle, elle a été beaucoup sollicitée les six premiers mois. Puis elle a créé un réseau de professionnels médicaux pour s’entourer, même si peu de gynécologues obstétriciens sont à l’aise pour les accompagner. Pourtant l’association et son réseau professionnel l’aident à gérer les cas où elle ne se sent pas compétente (détransition, urgences psychiatriques) et elle souhaite lutter contre l’auto-médication dangereuse de ces patients. L'interviewée ajoute que la hiérarchie médecin-patient n’existe pas avec les personnes transgenres, ce qui est une autre difficulté qui dérange le corps médical. Interrogée spécifiquement sur les personnes transmasculines, l'interviewée explique qu’elles représentaient 80% de sa patientèle transgenre les premiers mois. Elle pose systématiquement la question des violences vécues lors d’une première consultation, mais aussi de la santé mentale. Il est difficile de les mener vers des examens gynécologiques à cause d’un rapport difficile aux organes sexuels. La sexualité est tabou chez les hommes transgenres, donc elle ne force pas la discussion, mais elle préconise aux personnes transmasculines un check-up régulier pour prendre soin de leur santé sexuelle. D’après elle, les professionnels de santé doivent les accompagner vers plus de dépistages. Elle estime que les enjeux en santé sexuelle dépendent de la région de France et du niveau de violence vécu. Ensuite elle aborde les personnes non-binaires dont la principale difficulté est sociétale, car la société est binaire (féminin/masculin). Elle évoque ensuite la problématique parentale, la PMA, mais aussi la préservation ovocytaire qui est rarement demandée. Elle donne l’exemple de l’hystérectomie où il n’y a aucun protocole pour accompagner le patient dans son choix et sa démarche. Enfin, elle explique avoir beaucoup appris en traitant des personnes transgenres : l’endocrinologie, le respect des personnes, le refus des a-priori, la psychologie, puis elle donne son avis sur l’enquête car elle l’estime trop centrée sur la santé sexuelle. Elle termine en répondant aux questions socio-démographiques de l’étude.
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