Date :
2007-07-21
Description physique :
1 fichier numérique (WAVE 44.1 khz - 16 bits). Durée : 1h 12min.
Description :
Née en 1921 à la Brigue, mariée à un militaire d'origine italienne, elle évoque l'époque de l'avant-guerre (1937-1939) pendant laquelle la France était considérée comme l'Amérique. Avant la guerre, certains italiens de sa connaissance partaient travailler en France car ils pouvaient gagner de l'argent. Le passage des frontières était alors difficile pour ceux qui n'avaient pas de passeports ou de laisser-passer. Pour empêcher les fraudes, les douaniers confisquaient les papiers de tous les passagers des trains avant de les leur rendre après le passage des frontières. Entre 1945 et 1947, les allemands promettaient aux brigasques de ne pas les envoyer en Allemagne s'ils acceptaient de travailler pour eux. Malgré leur réticence au départ, les brigasques sont tous réquisitionnés à tour de rôle. En 1947, des conflits éclatent entre pro-français et pro-italiens. Une fois, alors qu'elle est sur le point d'accouccher, les douaniers ont fait croire que l'informatrice avait perdu ses papiers pour la protéger et gagner sa voix pour le référendum du rattachement à la France. Ce rattachement a surtout été une question d'intérêt économique réglé à l'amiable par les états français et italien (remboursement des dégâts causés par la guerre). Après le rattachement, l'informatrice, avec sa fille en bas âge, travaille comme bonne à tout faire dans une famille où elle apprend à parler le français. Le système de la sécurité sociale et de l'aide sociale française l'ont beaucoup aidé. Et le gouvernement italien s'est très bien occupé pour sa part, de l'intégration sociale de ses citoyens. Les contrôles au passage des frontières entre la France et l'Italie se sont peu à peu assouplis. Finalement, l'informatrice a plus reçu de remontrances de la part des italiens que de la part des français. D'un point de vue socio-linguistique, les pro-français, une fois le rattachement effectué, ont fait semblant de ne pas comprendre le brigasque. Ils ont renié toute leur culture linguistique. Au niveau administratif, bien que la langue française soit de rigueur, elle n'a pas été imposée à l'école et l'adaptation à la culture française a été facilitée par des vacations d'instituteurs corses. Aujourd'hui, si l’informatrice pouvait voter, elle choisirait l'Italie même si elle reste très redevable à la France. Elle entonne à la fin de l'entretien l'hymne national italien qu'elle trouve très beau.
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
:
Qualité sonore de l'enregistrement : bon.
Conditions d'accès : Document en ligne.
Conditions d'utilisation : Réutilisation sur autorisation.
Documents en relation :
Fiche d'entretien, transcription
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