Date :
Il n'y a pas de date précisée mais l'entretien est sans doute enregistré au début des années 1990 puisqu'Ali Abdallah Saleh parle en tant que président du Yémen unifié (1990) et qu'il évoque la chute de l'URSS (1991).
Langue :
arabe (dialectes yéménite et égyptien) .
Description physique :
1 cassette audio. 55min.
Description :
Eric Rouleau interroge Ali Abdallah Saleh sur les tensions frontalières, en suggérant que sa venue à Sanaa est peut-être en lien avec un événement à venir. Le président Saleh le détrompe. Sa présence, dans son bureau au palais présidentiel, est tout à fait normale. Cela a toujours été le cas depuis qu'il est président car ce site est un véritable un lieu de résidence et de rencontres. Eric Rouleau évoque alors la problématique des affaires frontalières et en réponse, le président mentionne les répercussions de la guerre du Golfe et l'existence d'un complot contre l'unité yéménite. Il souligne le soutien des séparatistes par l'Arabie Saoudite et affirme que la marginalisation de la situation est causée par les médias occidentaux. Quand Eric Rouleau suggère que l’unicité des médias yéménites est susceptible de rendre peu audible les informations diffusées, le président Salen insiste : ce n’est pas parce qu’elle est unique qu'une voix n’est pas exacte. Il exprime sa détermination à résister aux tentatives de sécession et sa préférence pour les solutions pacifiques, y compris le dialogue, la médiation, l'arbitrage, et le recours à la Cour internationale de justice pour résoudre les conflits territoriaux. En dépit de la puissance de l'Arabie Saoudite et d'un ordre mondial qui favorise les pays forts, Saleh reste optimiste. Pour illustrer son propos, il fait référence à l'histoire des empires déchus comme les Ottomans et les Romains et le changement inévitable à travers le temps.
Le destin de ces empires effondrés le renforce dans son désir de reconquête territoriale et de privilégier le dialogue en s’appuyant sur le Conseil de sécurité, et en envisageant un recours à la Ligue arabe si nécessaire.
Les discussions se poursuivent sur la vision internationale du Yémen et le président anticipe la reprise du soutien français, allemand, hollandais et même nord-américain en dépit de leurs intérêts avec l'Arabie Saoudite. Il mentionne à ce moment-là un désaccord franco-américain concernant une entreprise, Alpha, affectée par la zone de conflit qui pourrait être un des raisons de la réticence à s'impliquer ouvertement. Comme Eric Rouleau, sceptique, interroge le président sur la possibilité d'un réel soutien américain, ce dernier revient sur l'importance de la défense des droits de l'homme, et de la démocratie. La situation carcérale au Yémen évoquée par Eric Rouleau reste sans réponse.
La conversation aborde aussi les relations du pays avec d'autres nations comme le Soudan et l'Iran, et en particulier la perception des mouvements islamiques qui préoccupent l'Occident. Pour le président, l'Occident est responsable de la naissance de ces mouvements à travers leurs actions en Afghanistan comme par leur soutien à l’émergence de la figure de Khomeiny.
Enfin, Eric Rouleau et Ali A. Saleh discutent des défis économiques, des traditions tribales et des tensions internes au Yémen, ainsi que des contributions et de l'aide internationale pour son développement, incluant les États-Unis, la France, et les pays du Golfe. Pour le président, quelle que soit l'aide internationale, les problèmes yéménites doivent être résolus par des moyens yéménites, mettant en avant un engagement national face aux défis post-guerre et aux implications de la politique étrangère. Pour conclure son entretien, au moment de saluer le président, Eric Rouleau s’essaie lui-aussi, non sans humour, à la langue de bois de son interlocuteur en le félicitant de prendre autant soin de ses ennemis.
Ancienne cote :
F4962
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