Date :
2009-04-02
Description physique :
Durée : 2h 52min.
Description :
L'entretien aborde de manière détaillée le début de l'habitation : la composition des premières catégories de locataires, une présentation du début de la vie associative, les relations avec Le Corbusier.
Les interlocuteurs discutent des informations qui circulaient à l'époque dans les journaux sur la Cité contrastant avec la réalité vécue par les habitants. Il est aussi question de la création de l'école au sein de l'immeuble.
L'informatrice évoque la commande du ministre Eugène Claudius Petit, ami de Le Corbusier, d'un habitat collectif pour la ville de Marseille. L'immeuble sera édifié en trois ans.
L'informatrice explique qu'initialement les logements avaient une destination sociale puis qu'ils furent proposés à la vente dans une nouvelle forme de copropriété. Les appartements déroutaient les acheteurs par leur originalité et finalement, entre juillet et octobre 1952, les 80 premiers logements furent distribués à des personnels administratifs (employés des PTT, de l'éducation nationale, du ministère des finances) et aux anciens combattants.
En novembre 1952, 80 autres appartements sont attribués aux familles ayant particulièrement souffert pendant la guerre (les "dommages de guerre").
Pendant l'automne de l'année 1952 des problèmes de chauffage apparaissent, car, bien que 160 appartements sur 337 soient occupés, la totalité est raccordée au chauffage central. Les 80 premières familles organisent une protestation et en janvier 1953 ils créent l'association, avec onze membres fondateurs.
L'association se compose de 14 secteurs d'activité : le choeur, la bibliothèque, la crèche, le cours de danse, le "temps libre", etc. L'informatrice relate de l'installation d'une ligne téléphonique intérieure, mais pas extérieure. Pendant la période 1953-1955, les fondements de l'école sont mis en place, la première institutrice étant Lilette Ougier. Elle explique que Le Corbusier était intéressé par ce qui se passait à l'intérieur du complexe, surtout en ce qui concernait la convivialité, le partage. Il a participé à plusieurs manifestations organisées par l'association et l'informatrice le cite : "J'ai construit un immeuble pour y loger, c'est votre devoir de le faire vivre". Au début, l'idée avait été d'installer un complexe de magasins, avec une poste, etc. Finalement celle-ci ne verra jamais le jour. Les résidents y ont fondé une boulangerie, une poissonnerie, un primeur, une épicerie générale, etc. Des espaces communs étaient aménagés, pour la lessive par exemple. En 1952, l'idée naît de construire un garage, mais celui-ci n'a été fini qu'en 1978. Au début, les animaux étaient totalement interdits à l'intérieur de l'immeuble. En 1954-1956, les appartements ont été vendus.
Si initialement l'idée de Le Corbusier était liée au social, dans la mesure où l'espace avait été pensé pour offrir des opportunités multiples de socialisation, dans le contexte de la France d'après guerre, la priorité s'est orientée vers une habitation destinée aux plus défavorisés. En 1960, l'immeuble était occupé entièrement, et les marseillais l'appelle déjà la "maison du fada". L'informatrice se souvient des premières années de sa vie dans l'immeuble et du 14 janvier 1953 où fut inaugurée la salle de sport. Le 31 mai 1953, un grand bal est organisé et en 1956 le Festival de l'Avant-Garde où Maurice Béjart est présent. Exclusivement grâce aux efforts des habitants, une bibliothèque est fondée. Entre 1959-1965, Pablo Picasso habita la Cité et offrit une de ses pièces pour la salle de sport. Le partenariat qui assurait le fonctionnement de l'immeuble comprenait l'association des résidents, mais aussi le Conseil Syndical et l'Etat. La gestion de la salle de sport sera vendue par l'Etat à un privé.
Au cours de l'entretien, des archives personnelles de l'informatrice sont revisitées et servent de support à la discussion. Sont abordés certains aspects spécifiques de la vie sociale dans l'immeuble, après son occupation complète. L'informatrice est la mémoire vivante de l'immeuble, elle a gardé des pièces d'archives, la mémoire de tous, de toutes les activités dans lesquelles elle était beaucoup impliquée.
Information sur le traitement :
L'entretien faisant trois heures, il a été découpé en deux fichiers car le logiciel d'édition sonore sur lequel travaillait la Phonothèque en 2011 (WaveLab) n'acceptait pas les fichiers de plus de deux gigaoctets.
Rappels sur les conditions d'accès et d'utilisation des documents : Entretien libre d’écoute, contrats d’utilisation et de diffusion signés avec l’enquêteur et les différents informateurs.
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