Date :
Décembre 2009
Description physique :
Durée : 1h 10min.
Description :
Augustine Rabarin, accompagnée d’un homme qui n’a pas été identifié au moment du traitement documentaire, s’entretient auprès de Jacques Mazé (probablement à la demande de Fanny Colonna). Au cours de l’entretien, les interlocuteurs évoquent leurs souvenirs de la période de la guerre d’indépendance algérienne et des CLAJ. Jacques Mazé raconte par exemple que Pierre Bénédetti (dit Libéro) avait un ami de longue date qui travaillait à la Direction de la surveillance du territoire (DST) et qui le prévenait quand des membres des CLAJ risquaient d’être inquiétés pour leur action en faveur de l’indépendance algérienne. Jacques Mazé n’était quant à lui pas vraiment engagé politiquement mais il transportait, à la demande de Libéro, des documents, de l’argent, et parfois des armes. En 1962, il menait une action en lien avec le Service familial social nord-africain auprès des familles algériennes qui vivaient dans les bidonvilles de la région parisienne. C’est à ce titre qu’il a été invité à la fête de l’Indépendance en 1964. A cette occasion, il dit ne pas avoir vraiment participé aux festivités et qu’il avait plutôt cherché à retrouver les familles avec lesquelles il avait été en contact. Il a aussi rencontré le directeur de l’école des éducateurs d’Alger, mais il n’a pas souhaité retrouver les indépendantistes qu’il connaissait des CLAJ, comme Salah Louanchi (1923-1990) (bien qu’il soit toujours resté en contact avec lui). Au sujet de cette période, il évoque la figure de Ginette Sylvain, éducatrice spécialisée de la région de M’sila, qui était en contact avec la branche militaire du FLN, sans pour autant être engagée politiquement. A plusieurs reprises au cours de l’entretien, Jacques Mazé insiste sur le fait qu’il ne s’est plus intéressé à la vie politique de l’Algérie après l’indépendance. Il constate simplement que les querelles politiques, dans un tel contexte, sont inévitables. A cet égard, il mentionne le livre La mémoire des vaincus, de Michel Ragon. Il évoque également ses autres attachements : les cercles de Saint-Germain-des-Prés notamment, mais surtout l’Eglise et l’ordre dominicain, dans lequel il a failli entrer. A ce propos, il mentionne plusieurs figures du mouvement des prêtres-ouvriers, en particulier le père Joseph Robert (1910-1991), très engagé. Les interlocuteurs parlent également des parents de Jacques Mazé, qui ont toujours été présents pour leur fils et qu’Augustine décrit comme “des gens extraordinaires”. Son père était horloger et Jacques Mazé a lui-même exercé cette profession durant quelques années. Vers la fin de l’entretien est évoquée Françoise Tétard (1953-2010), historienne de la jeunesse et de l'éducation populaire, qui s’était intéressée de près aux CLAJ et qui avait pu accéder à certains documents. Jacques Mazé dit s’être entretenu avec elle également, mais à propos de son parcours d’éducateur et non pour sa relation aux CLAJ.
Ancienne cote :
F5282,F5283
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