DOR Fonds Dorival

Biographie ou Histoire :
Historien d'art et critique d'art, Bernard Dorival est né à Paris le 14 septembre 1914, décédé à Thiais le 11 décembre 2003.
Issu d'un milieu de collectionneurs et d'artistes, Bernard Dorival se passionne très tôt pour la littérature française et l'histoire. Élève d'hypokhâgne et khâgne au Lycée Condorcet, il est admis à l'École normale supérieure en 1934. Sa vocation pour l'histoire de l'art s'affirme à ce moment là. Il suit les cours d'Henri Focillon et de Pierre Levadan et fait la connaissance de Louis Hautecoeur. Agrégé de lettres en 1937, il est nommé au lycée de Laon, puis en 1940 à l'Institut français et au lycée de Barcelone.
En 1941 il quitte le monde de l'éducation pour celui des musées : grâce à Louis Hautecoeur il est nommé chargé de mission au Musée national d'art moderne, et en mai de la même année, conservateur adjoint du musée. Il incarnera alors pendant plus de vingt ans, auprés de Jean Cassou cette institution, animant les activités du musée, acquisitions, accrochages des salles permanentes et d'expositions. Parallèlement, il ne quitte pas l'enseignement. En octobre 1941 il est professeur suppléant à l'École du Louvre. Puis il occupe une chaire d'histoire de la peinture française moderne de 1942 à 1946 et de 1956 à 1965, la chaire d'histoire de la peinture française ancienne de 1946 à 1954. Son premier livre publié, La peinture française (1942), entame une série d'ouvrages sur la peinture française de la fin du XIXe siècle au XXe siècle.
En 1944, tandis qu'il est toujours conservateur au Musée national d'art moderne, il est chargé de l'organisation du Musée national des Granges de Port-Royal. Il publie en 1946 Du côté de Port-Royal : essai sur l'itinéraire spirituel de Racine et participe en 1952 à l'organisation de la grande exposition Philippe de Champaigne à l'Orangerie des Tuileries. En 1955, alors qu'il est président de la Société des amis de Port-Royal depuis trois ans, il est nommé conservateur des Granges de Port-Royal.
En 1957, dans Les peintres du XXe siècle, du cubisme à l'abstraction, 1914-1957, il qualifie Lorjou de "tartarin de la peinture" ce qui lui vaut d'être attaqué en justice par l'artiste et condamné en octobre 1959 à caviarder quelques lignes du livre et à payer un franc symbolique, malgré la forte mobilisation d'artistes contemporains pour le soutenir.
En 1968, il démissionne de ses fonctions de conservateur en chef du Musée national d'art moderne. Il se consacre alors à sa thèse sur Philippe de Champaigne, soutenue en 1973. La même année il assure la chaire d'histoire de l'art moderne à la Sorbonne. En 1983, il prend sa retraite et continue à écrire des livres, articles et préfaces, comme Sonia Delaunay : sa vie son oeuvre, 1885-1979: notes biographiques en 1988 ou Jean Baptiste de Champaigne : la vie l'homme et l'art en 1992.
Toute sa vie défenseur de la création contemporaine, il est très actif au comité du Salon de mai où il invite dès 1949 des jeunes artistes comme Chilida ou Palazuelo, il rédige des préfaces pour des expositions de galeries privées, fait acquérir par le MNAM des tableaux de Nicolas de Staël dès 1950, partisan d'un musée moderne qui serait un panorama provisoire de la création française contemporaine, un "purgatoire avant le paradis du Louvre". Il entretient des amitiés proches et sincères avec des artistes contemporains comme Atlan, Bazaine, Manessier, Maria Elena da Silva ou encore Zao-Wu-Ki.