Description physique :
108 cartons.
Organisme responsable
La contemporaine
Université Paris Nanterre
184 cours Nicole Dreyfus
92000 Nanterre
Téléphone : 01 40 97 79 00
Mail : collections@lacontemporaine.fr
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Description :
Ce fonds permet de cerner l’activité de l’un des deux principaux syndicats étudiants des années 1970. Plus largement, il permet aussi de comprendre la situation du monde étudiant dans cette décennie et offre un regard syndical sur l’évolution des politiques universitaires à cette époque.
Les archives sont d’abord constituées de « documents d’organisation » — archives de congrès, du Bureau national (BN), du Conseil national (CN), etc. — témoignant de l’action et des activités du syndicat à l’échelle nationale ; elles offrent également des informations sur l’activité des comités de base en Province et à Paris, du fait par exemple du suivi du travail de ces comités par les membres du Bureau national. La phase de préparation du congrès de 1971 est ainsi particulièrement intéressante à étudier à partir des pièces témoignant du suivi de l’implantation et de la stratégie de la tendance AJS (Alliance des jeunes pour le socialisme) dans les comités de base : on y mesure déjà l’état de cartellisation de l'UNEF avant même la scission du syndicat.
Les archives conservées dans la section titrée « Représentation des étudiants au sein du CNOUS, des CROUS et du COPAR (Comité parisien des œuvres) » permettent de comprendre l’activité électorale de l’UNEF-US et son engagement dans les institutions de représentation étudiante. Les dossiers conservés réunissent notamment des feuilles et analyses de résultats d’élections, des documents de campagne (tracts essentiellement) et des pièces relatives aux activités des étudiant(e)s élu(e)s.
Les archives de la section « Activités internationales » témoignent de l’inscription de l’action de l’UNEF-US dans des réseaux internationaux, ainsi que de ses rapports avec notamment l’UIE, Union internationale des étudiants.
Si les archives d’AGE (associations générales d’étudiants) et de « secteurs » sont moins nombreuses que celle qui ont pu être conservées, sur ce sujet, pour la période antérieure à 1971, la section « Autres organismes » permet pour sa part de mesurer la présence de l’UNEF-US (ou à tout le moins, son intérêt pour ce travail) dans une série d’institutions comme par exemple le CNAJEP (Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire), l’OTU (Office du tourisme universitaire) ou la Commission Armées-Jeunesse, ainsi qu’au sein des Grandes écoles (même si l’UGE, Union des Grandes écoles, est proche de l'UNEF concurrente, l’UNEF-Renouveau) ou sur le terrain des cités universitaires avec la FERUF (Fédération des étudiants en résidence universitaire de France qui entre en concurrence avec la FRUF, Fédération des résidences universitaires de France, dans le giron de l'UNEF-Renouveau).
Au sein de cette dernière section, les cartons réunis dans les sous-sections « MAS, Mouvement d’action syndicale » et « Diverses organisations étudiantes, lycéennes et politiques (documentation) » réunissent notamment des documents de l’UNEF-Renouveau (présents aussi parfois dans divers autres dossiers du fonds) et d’autres organisations qui participeront au congrès de 1980, collectés dans le cadre de ce qui semble relever d’une tâche normale d'information sur les organisations concurrentes ; les documents récupérés de mouvements politiques et les numéros de revues conservés reflètent également l’environnement politico-culturel des militants de l’UNEF-US en cette décennie 1970 (voir aussi, à ce sujet, les 2 cartons de la sous-section « OCI, Organisation communiste internationaliste »).
Ce fonds permet ainsi de mesurer aussi, quoique de manière partielle et incomplète, la façon dont les militants trotskistes ont, dans la période des « années 68 », investi le syndicalisme étudiant. D’une manière générale, il témoigne ainsi des liens qui existent entre celui-ci et les engagements politiques.
Classement :
Le plan de classement de provenance a été respecté.
Biographie ou Histoire :
A l’issue des événements de mai 68, l’UNEF, jusque-là unique syndicat national des étudiants de France, se trouve en proie à des batailles d’appareil entre ses diverses tendances politiques, principalement les étudiants du PSU (ESU, Etudiants socialistes unifiés), du Parti communiste (UEC, Union des étudiants communistes) et de l’Organisation communiste internationaliste (CLER-AJS, Comité de liaison des étudiants révolutionnaires - Alliance des jeunes pour le socialisme).
Début 1971, la compétition pour le pouvoir au sein du syndicat aboutit, après le retrait des ESU, à la scission du syndicat en deux UNEF rivales et concurrentes, avec d’un côté « l’UNEF-Soufflot » du fait de sa domiciliation rue Soufflot (UNEF tenue par les étudiants de l’OCI) et, de l’autre, « l’UNEF-Renouveau » ou « UNEF rue de Provence » (tenue par les étudiants communistes). Deux congrès se tiennent alors séparément. Le congrès fondateur de l’UNEF-Soufflot se réunit en février 1971 à Dijon.
Les deux organisations se disputent l’héritage de l’UNEF. L’importance du symbole se mesure à la vigueur des luttes pour la revendication du local historique — détenu non sans effort physique (on trouve dans les archives le planning des gardes de jour, assurés jour et nuit…) par l’UNEF-Soufflot — et la continuité d’utilisation du matériel de diffusion (papier à en-tête, journaux UNEF-Inform’ et L’Etudiant de France), affirmée par l’UNEF-Soufflot.
Ne pouvant plus conserver le 15 rue Soufflot, l’UNEF-Soufflot devient en 1976 l’UNEF -Unité syndicale, UNEF-US (depuis 1971, l’appel à « l’unité » est paradoxalement le leitmotiv de l’organisation, et constitue la grande partie de ses critiques envers l’UNEF-Renouveau, accusée d’entretenir la division). Ce changement de nom est aussi le signe d’une progressive évolution du syndicat, qui commence à s’ouvrir à d’autres tendances que celle des trotskistes lambertistes de l’OCI et de l’AJS (ce processus concerne quelques militants de l’UNEF-Renouveau, des étudiants socialistes et des étudiants du MARC, Mouvement d'action et de recherche critique, et, surtout, des étudiants non syndiqués mobilisés dans les manifestations et grèves de l’époque) ; une tendance issue du Parti socialiste, « Université démocratique, université socialiste », entre ainsi dans le syndicat.
L’histoire de l’UNEF-Unité syndicale se termine en mai 1980 avec le Congrès de Nanterre, convoqué avec le Mouvement d’action syndicale (MAS) et les étudiants socialistes du COSEF (Comité pour l'organisation du syndicat des étudiants de France), qui débouche sur la création de l’UNEF-ID, UNEF-Indépendante et démocratique. D’une certaine manière, la disparition de l’UNEF-US marque la fin du mouvement étudiant des années 1970 et clôt le « cycle post-68 » du syndicalisme étudiant.
L’UNEF-US a été dirigée par trois présidents successifs : Michel Sérac (1971-1975, ancien président de la commission de contrôle de l'UNEF), Denis Sieffert (1975-1978) et Jean-Christophe Cambadélis (1978-1980 ; il sera ensuite à la tête de l'UNEF-ID de 1980 à 1984).
Modalités d'entrée dans la collection :
Don du GERME(Groupe d’études et de recherche sur les mouvements étudiants) effectué le 30 mars 2001.
Citer sous la forme : Fonds UNEF-Unité syndicale. F/DELTA/1077 et ARCH/0229. La contemporaine.
Evaluation et tris
:
Les documents initialement présents en double ou exemplaires multiples ont été éliminés.