Date :
1971-1982
Langue :
Les documents sont majoritairement en français. Quelques documents sont en anglais, espagnol, castillan et en arabe.
Description physique :
Il contient principalement des documents sur papier, des manuscrits, des tapuscrits, de la correspondance, des coupures de presse, des revues, des livres, des photographies et des affiches. Le fonds est de 1,51 mètre linéaire.
Organisme responsable
Bibliothèque universitaire d'Angers
5 rue Le Nôtre
49045 Angers cedex
Tél. 02 44 68 80 14
bu.univ-angers.fr/contact
Site web de la bibliothèque d'Angers
Description :
La première partie rend compte du fonctionnement du GIS. Elle contient notamment la correspondance reçue. Parmi celle-ci, nous pouvons trouver des lettres majoritairement écrites par des femmes qui demandent de l'aide pour avorter. De nombreux médecins ont signé le manifeste dans Le Nouvel Observateur n° 338 du 3 mai 1971 et déclarent même avoir pratiqué des avortements. Il est à noter, qu'en juin 1975, le GIS accueille dans ses locaux du 32 rue Henri Barbusse, 75005 Paris, l'Association mouvement action santé. Certains courriers sont envoyés à la même adresse, adressés au MAS ou adressés au GIS, notamment en ce qui concerne la signature du manifeste pour la suppression de l'Ordre des médecins. La seconde partie présente l'ensemble des actions du GIS. Manifestes, signatures et tracts constituent la majorité des pièces présentes dans cette section. Il est intéressant d'observer tous les moyens de communication mis en œuvre pour diffuser les idées du collectif : création du Journal du GIS, bulletins, ouvrages (dont Oui, nous avortons !) et diffusions audiovisuelles. La troisième partie de ce fonds comporte toute la documentation collectée par le groupe. Des informations sur la médecine, l'Ordre des médecins, l'éducation sexuelle, l'avortement, la contraception ou encore sur les associations témoignent de la mentalité d'une époque.
Classement :
Les travaux de tri, restauration, classement et conditionnement ont été menés de juin à juillet 2015 par Lucy Halliday. Le plan de classement reflète les différentes activités du Groupe information santé. Il comporte les parties suivantes : fonctionnement du Groupe information santé, actions, documentation. La partie la plus importante est celle de la documentation. La partie la plus intéressante concerne les activités entre 1972 et 1976 du GIS.
La communicabilité du fonds est restreinte pour certains documents. En effet, certaines informations relèvent du caractère privé. Dans ces cas, les délais de communicabilité appliqués aux archives publiques ont été appliqués, soit 60 ans. Ces restrictions sont précisées en note de bas de page pour chaque ensemble de dossiers concernés.
Producteur du fonds ou collectionneur :
Groupe information santé (1972-1981)
Biographie ou Histoire :
Le Groupe information santé est une organisation informelle, créée en 1972 par un groupe de médecins situés à gauche ou extrême-gauche sur l’échiquier politique. Il semble s'arrêter en 1981. D'après les propos de Sylvie Rosenberg-Reiner, « il n'y a jamais eu au GIS d'inscription, de carte de membre, de bureau, de direction formalisée ». Ses membres fondateurs se composent de Sylvie Rosenberg, Katia et Jean-Yves Petit, Marie Blanc, Élisabeth Michaut, Pierre Jouannet et Jeannette Laot. Ce collectif s'est constitué après une rencontre de ce groupe de médecins avec Michel Foucault. Celui-ci a défini une figure de ce qu'il a appelé « l'intellectuel spécifique ». C'est un intellectuel qui s'engage dans le domaine qui est le sien et qui met à profit sa situation d'expert pour informer, dénoncer et agir. Ce groupe est né dans la même mouvance que le Groupe d'information sur les prisons (GIP) et le Groupe information asile (GIA). Michel Foucault a d'ailleurs participé à la rédaction d'un manifeste du GIS sur la médecine. La date officiel de création du GIS est celle du 14 mai 1972 mais certaines pièces de ce fonds d'archives montrent qu'il a été constitué, de manière officieuse, antérieurement à cette date-là. Ses membres sont pour la plupart des médecins, des étudiants en médecine ou des personnes ayant un lien avec les professions de santé. Le groupe central se trouve à Paris, mais divers groupes se forment dans les grandes villes de France telles que, Lille, Brest, Caen, Rennes, Angers, Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Grenoble, Lyon ou Marseille. Les adresses des locaux du GIS en région parisienne ont changé à maintes reprises : 13 sentier Saint Simon, 94800 Villejuif ; 32 rue Henri Barbusse, 75005 Paris. Le GIS était divisé en plusieurs sections : groupe « sexualité, avortement, reproduction » (SAR), groupe « santé », groupe Usine, groupe « travail et santé », groupe « hôpital » et groupe « prévention ». Les principes fondamentaux du GIS se définissaient par une volonté de « démédicaliser » la médecine, c'est-à-dire de rendre aux patients un contrôle sur leurs corps et leurs santés. De vives critiques ont été énoncées à l'encontre de produits toxiques auxquels se confrontent de nombreux travailleurs tels que l'amiante, le plomb ou le fluor. Les maladies liées au contexte professionnel telles que le silicose ont été également dénoncées par le GIS. Enfin, la défense des salariés constituait une des luttes privilégiée pour ce collectif. Une des mobilisations les plus connues est celle pour la légalisation de l'avortement. Le GIS publie un manifeste dans le Nouvel Observateur le 3 février 1973 contenant 331 médecins signataires. Cet engagement en faveur de l'avortement libre et gratuit s'amorce lorsque la Méthode de Karman a été découverte par les médecins du GIS. Une fois la technique acquise, ils commencent à pratiquer l'avortement de manière illégale. Les avortements ont lieu à domicile, dans des hôpitaux, ou encore rue Ollier, dans un appartement loué à cet effet, en collaboration avec des membres du MLAC. Au cours de l'année 1973, le GIS est à l'initiative d'un film militant intitulé Histoire d'A, réalisé par Charles Belmont et Marielle Issartel. Il est interdit à la veille de sa sortie en novembre 1973 par Maurice Druon, le ministre de la Culture. Malgré cette interdiction, le film connaît une large diffusion militante. Le GIS organise plusieurs fois des projections auxquelles les médecins sont conviés. Enfin, le GIS publie en 1973 un bulletin spécial intitulé Oui Nous avortons !, où y sont montrées les différentes techniques d'avortement. La deuxième mobilisation la plus connue et la plus acerbe du GIS fut celle de la lutte contre l'Ordre des médecins en vue de sa suppression. Le groupe publie un manifeste en janvier 1975. À ses yeux, les positions de l'Ordre des médecins sont jugées rétrogrades, notamment en ce qui concerne l'avortement. Le GIS a entrepris de nombreuses actions en collaboration avec d'autres associations et organisations : l'ANEA (Association nationale pour l’étude de l'avortement), Choisir, le MLAC, le Planning Familial, le GRIAS, le LIP, le Centre d'information féminin, ou la CFDT.
Provenance :
Les archives étaient conservées chez Sylvie Rosenberg-Reiner à Anthony. À sa mort, elles ont été récupérées par Monique Pinçon-Charlot habitant à Bourg-la-Reine. Puis en novembre 2014, ces archives ont été apportées à la bibliothèque universitaire d'Angers par Monique Pinçon-Charlot et Gabrielle Balaczs. Elles avaient été pré-triées par cette dernière et Sylvie Rosenberg-Reiner en 2008 dans le but d'écrire un texte d'une trentaine de pages à l'occasion des quarante ans de la lutte des droits à l'avortement, en vue d'une éventuelle publication dans Le Monde diplomatique. Les actuelles propriétaires du fonds sont les filles de Sylvie Rosenberg-Reiner : Marianne et Laetitia Reiner.
Modalités d'entrée dans la collection :
Les archives du Groupe information santé ont été transmises à l'université d'Angers par ses filles, Marianne et Laetitia Reiner, jointes au fonds d'archives de Sylvie Rosenberg-Reiner.
Accroissements
:
Fonds clos.
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
:
Certains documents sont devenus illisibles, l'encre s'étant effacée. Des centaines de lettres ont été en contact avec une zone humide avant leur conservation au Centre des archives du féminisme (cote 44 AF 6). Une première couche de moisissure a été retirée de ces documents par l'archiviste à l'aide d'un pinceau. Afin d'éviter toute propagation éventuelle de ces moisissures à d'autres documents papiers, les lettres abîmées ont été mises en quarantaine dans des pochettes neutres. Il est conseillé aux personnes allergiques de manier ces documents avec des gants de protection.
Conditions d'accès : Ce fonds est consultable au sein de la bibliothèque universitaire d’Angers, dans le cadre du règlement général de consultation des fonds spécialisés.
Conditions d'utilisation : Les photographies sans flash sont autorisées, après signature d'un engagement spécifique à n’utiliser ces clichés qu’à titre privé.
Documents en relation :
À la bibliothèque universitaire d'Angers, parmi les fonds d'archives du Centre des archives du féminisme :
Fonds du Mouvement pour la liberté de la l'avortement et de la contraception (MLAC) (10 AF)
Fonds Suzanne Képès (19 AF)
Fonds Pierre Simon (17 AF)
Fonds de l'association Choisir
Autre instrument de recherche :
Ce répertoire numérique détaillé est télécheargeable sur le
site web de la BU d'Angers. Il est disponible en version papier au bureau de renseignements de la BU d'Angers.
Bibliographie :
BEAUVOIR, Simone de, HALIMI Gisèle, Choisir la cause des femmes, Le procès de Bobigny, Paris : Gallimard, 2006 (rééd.).
FOUCAULT, Michel, Dits et écrits 1954-1988, t. 1 : 1954-1969, Gallimard, bibliothèque des sciences humaines, 1994.
GARCIA, Sandrine, Mères sous influence : de la cause des femmes à la cause des enfants, Paris : Éd. la Découverte, Textes à l'appui, Genre et sexualité, 2011.
GAUTHIER, Xavière, Naissance d'une liberté, Contraception, avortement : les grands combats des femmes au XXe siècle, Paris : Robert Laffont, 2002.
MAILFERT, Anne-Cécile, Ils ne décideront plus pour nous ! : Débats sur l'IVG 1971-1975, Paris : Les Petits matins, 2015.
PAVARD, Bibia, Si je veux quand je veux. Contraception et avortement dans la société française (1956-1979), Rennes : Presses universitaires de Rennes, archives du féminisme, 2012.
TARTAKOWSKY, Danielle, La part du rêve : histoire du 1er mai en France, Paris : Hachette littératures, 2005.
Information sur le traitement :
Ce répertoire numérique détaillé a été rédigé par Lucy Halliday, sous la direction de France Chabod, durant l'été 2015.
Evaluation et tris
:
Les doubles ont été élimininés (0.40 ml).