MFL Fonds Michel Fardoulis-Lagrange

Biographie ou Histoire :
Enfant grec du Caire, Michel Fardoulis dès l’âge de quatorze ans écrit et, très vite, publie dans les revues littéraires grecques d’Égypte (entre autres celle de Cavafis, Alexandrini Techni).
En 1929 il arrive à Paris où il traverse des années de très grande misère ; il se consacre bientôt entièrement à la politique et adhère au Parti Communiste (sous le nom de Lagrange) ; il en sera exclu en 1936 mais restera toujours passionnément fidèle à ses premiers engagements.
De 1937 à la fin de sa vie, il ne cesse d’écrire – et plus que jamais à la prison de la Santé où, durant l’Occupation, il est incarcéré pendant un an (1943-44). La publication de son premier livre en 1942 : Sébastien, l’enfant et l’orange lui vaut notamment la sympathie de Paul Eluard, Georges Bataille (auquel il rendra hommage dans G.B. ou un ami présomptueux) et Michel Leiris. En 1945 il fonde avec Jean Maquet Troisième convoi ; sans doute est-ce parce que ses premiers livres, placés sous la figure tutélaire de Lautréamont, l’ont – à tort – apparenté au surréalisme que cette petite revue s’engage à faire une critique et un bilan du mouvement à travers lesquels s’ébauche une réflexion sur le langage dont Fardoulis ne se départira pas.
Avec la publication de Au temps de Benoni (1957), récit totalement autobiographique – que complète Memorabilia en 1968 – l’écriture s’épure et, rejetant images ou symboles trop connotés, gagne en profondeur ; toute référence s’épuise. Le questionnement vacille entre poésie et philosophie, engendre la rêverie au cœur de l’énigme, du secret.
Son œuvre, qui comprend plus d’une vingtaine de titres, tous volontairement de plain-pied dans le mythe du langage, dans son perpétuel recouvrement, renvoie aux arcanes de l’existence.