Date :
1950-1993
Langue :
français, arabe, anglais
Description physique :
Ouvrages (38) ; dossiers d'archives de terrain (23 ; 2 m.l.) ; photographies (+3000) : diapositives couleurs 24x36, tirages n. et b. et négatifs correspondant
Organisme responsable
MMSH
Description :
Les archives de Claudie Fayein correspondent principalement à la période des missions effectuées au Yémen entre 1951 et 1993, date de son ultime voyage à Sanaa, comme invitée d’honneur du président Mitterrand lors de sa visite officielle au Yémen.
Le fonds est composé de trois ensembles :
- les ouvrages ;
- les dossiers d'archives de terrain ;
- plus de 3000 photographies sur son séjours et ses missions au Yémen.
Producteur du fonds ou collectionneur :
Fayein, Claudie (1912-2002)
Biographie ou Histoire :
Née en 1912 dans une famille parisienne aisée, Claudie Fayein est élevée par son grand-père Jules Coutan, sculpteur et professeur aux Beaux-Arts de Paris. Sensible aux injustices et inégalités, elle choisit d'étudier la médecine. C’est au cours de ses études de médecine qu’elle fit la connaissance d’André Fayein qui allait devenir son époux. De cette période date aussi son premier voyage en URSS. Après la débâcle française face aux armées hitlériennes, le jeune couple de médecins quitta Paris et s’installa à la campagne, en Bourgogne. André s'engage dans la Résistance.
À la Libération, les Fayein et leurs quatre enfants retournent à Paris et Claudie accepte un poste de médecin conseil à la Sécurité Sociale dans la région parisienne. Durant cette période, elle décide de se porter candidate comme médecin au Yémen, et, faute de concurrents, est retenue. En juin 1950, elle obtient finalement l’accord du roi Ahmed ben Yahya par l’intermédiaire du docteur Ribollet, chef de la Mission médicale française au Yémen – mission créée en 1946 à la demande de l’imam Yahya. A la mort du docteur Ribollet en juin 1951, Claudie Fayein se retrouve seule médecin de la mission médicale.
En avril 1952, sa première mission au Yémen prend fin. Dans les années qui suivent son retour, elle se forme en ethnologie et réalise des enquêtes en Albanie, en Yougoslavie et en Ouzbékistan, tout en travaillant à faire connaître le Yémen. Elle multipli les conférences et organise au musée de l’Homme à Paris une exposition sur le pays avec les objets et les photogaphies qu’elle en a ramenés. Elle se lance aussi dans la rédaction d’un ouvrage paru en 1955 sous le titre Une Française médecin au Yémen (en ligne, voir bibliographie), dans lequel elle relate sa rencontre avec la société et les gens du Yémen. Le livre connait un grand succès, d’abord en France, puis ailleurs en Europe à travers des traductions en anglais, allemand, polonais, serbe, russe, hongrois et suédois.
Après le renversement de l’imamat en septembre 1962, Claudie Fayein prévoit de retourner au Yémen. Elle attend la fin de la guerre civile et effectue son voyage en octobre 1969. Elle est tojours médecin, mais cette fois-ci aussi ethnologue, au sein d'une mission du CNRS dirigée par Joseph Chelhod et chargée de mener une étude anthropologique sur la société yéménite. A la demande du premier ministre
Muhsin al-‘Ayni, Claudie Fayein contribue à la création à Sanaa d’un musée national pour renforcer le sentiment national des Yéménites tout en mettant en avant la diversité de traditions populaires régionales.
Elle reprend le service médical dans l’hôpital, tout en effectuant des voyages dans les différentes régions du Yémen pour collecter des objets pour le musée en cours de constitution. En avril 1970, du Yémen du Sud, elle passa au Dhofar où elle accompagne pendant quelques semaines les maquisards du Front de Libération.
Dès septembre 1970, à l’occasion de la fête nationale du 26 septembre, elle organise une première exposition de photographies, suivie l’année suivante d’une seconde, préparée en collaboration avec Alain Bertaud, architecte et expert auprès des Nations Unies. Peu après, le musée s’installe place Tahrir dansle palais Dâr al-Shukr. Si la section archéologique aménagée par l’italien Paolo Costa ouvre ses portes dès février 1971, ce n’est qu’un an plus tard que les premières salles de la section ethnologique organisées par Claudie Fayein sont inaugurées. Jusqu’en 1981, au cours de missions régulières au Yémen mais moins longues que les premières, elle continue à rassembler des objets et à aménager de nouvelles salles dans le musée, dont une consacrée aux cérémonies du mariage. Dans cette entreprise, elle s’inspire très fortement de la muséographie développée autour des arts et traditions populaires en Europe, et tout particulièrement en France après la seconde guerre mondiale.
Le Musée National de Sanaa est un succès, tant auprès des Yéménites que des touristes étrangers. Au début des années 1980, avec le développement concomitant de fouilles archéologiques à travers le pays, nait l’idée de créer un nouveau musée. Aménagé dans Dâr al-Sa’ada, l’ancien palais de l’imam Yahiya voisin de Dâr al-Shukr, il ouvre ses portes à l’occasion de la fête nationale le 26 septembre 1987. Il comprend une importante section ethnographique, avec notamment la salle de la mariée transférée dans le nouveau musée. Le premier musée, hébergé dans Dâr al-Shukr et fermé en 1989, devait être entièrement rénové pour devenir un grand musée ethnographique, mais le projet n’a toujours pas abouti.
En hommage à ses services rendus, Claudie Fayein est naturalisée yéménite en 1990, lors de la réunification du Yémen. Elle l’accepta avec fierté en 1990, lorsque les deux Yémen réalisèrent l’unité qu’elle avait si ardemment souhaitée. Elle effectue son dernier voyage à Sanaa comme invitée d’honneur du président Mitterrand lors de sa visite officielle du 17 au 19 octobre 1993.
Elle est décédée à Paris en janvier 2002.
Cette notice a été rédigée à partir de la présentation faite par Michel Tuchscherer issue de l'ouvrage biographique posthume de Claudie Fayein édité par le CEFAS en 2012 (voir bibliographie).
Modalités d'entrée dans la collection :
Le fonds a été donné à la MMSH.
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