Biographie ou Histoire :
Otto Hahn est né le 6 décembre 1928 à Vienne (Autriche), de parents d’origine hongroise. Il est décédé à Paris le 19 mars 1996.
Otto Hahn est arrivé à Paris en 1937. Il a suivi une formation en Lettres puis en philosophie et en Histoire de l’art à l’Ecole du Louvre.
De 1960 à 1965, Otto Hahn a collaboré à la revue de Jean-Paul Sartre
Les Temps Modernes. Il s’y est consacré d’abord à la littérature (essais sur Alain Robbe-Grillet, Raymond Roussel, Cesare Pavese, William Faulkner) puis aux Arts plastiques (étude sur l'oeuvre de Sonderborg, André Masson). Il s’est fait connaître comme critique d’art défenseur du Pop art américain avec son article intitulé
Pop art et Happenings publié dans le numéro de janvier 1964 de la revue. Il y présentait les oeuvres de Rauschenberg,
Jasper Johns puis celles de Roy Lichtenstein, James Rosenquist, Andy Warhol, Claes Oldenburg, George Segal. Dès 1965, il s’est rendu aux Etats-Unis grâce au soutien de la Galerie Ileana Sonnabend, place forte de l’art américain à Paris au début des années 1960. C’est à la même période, en 1963, qu’il est entré à
L’Express en tant que critique littéraire où, à la fin 1964-1965, il est passé responsable de la rubrique "Arts" et ce durant vingt-sept ans.
Durant les années 1960, Otto Hahn s’est intéressé simultanément au Pop art américain et au Nouveau réalisme français dont l’ambition artistique était de faire le lien entre la peinture et la vie, et de « jeter les bases d’un nouveau matérialisme ». Il en est devenu l’un des principaux défenseurs. Ses prises de positions, ses enthousiasmes vis-à-vis de l’art américain lui ont valu d’être taxé d’« agent de l’impérialisme culturel américain » par les critiques défenseurs de l’art français.
En 1967, il a organisé une exposition à la Galerie Stadler, intitulée
Art Objectif, qui rassemblait quinze artistes venant d’Angleterre, France, Hollande, Italie et Etats-Unis. Sa préface du catalogue est un résumé de ses différentes prises de position envers la culture en général (arts, littérature, théâtre…) : l’art se doit d’être montré comme un phénomène réel, comme un art de présentation et non de représentation, où le tableau cesse d’être la transposition d’une forme et d’une idée pour devenir sa propre réalité et où l’exécution devient anonyme, impersonnelle et mécanique. Comme il le déclare, « la peinture comme pure jouissance esthétique m’est étrangère ». Pour Otto Hahn, l’Art objectif va de Pollock à Martial Raysse, en passant par Vasarely, Rauschenberg, Al Brunelle et Tapiès. L’Art objectif se retrouve également dans la littérature d’Alain Robbe-Grillet (univers « objectal » parsemé d’objets inertes), de Vladimir Nabokov et de William Burroughs, mais aussi dans le théâtre sous la forme de happenings ou d’environnements.
En 1969, Otto Hahn a fondé avec Françoise Esselier la revue
VH 101 (arts plastiques, littérature, musique, danse et cinéma). Elle s’est construite, dès son deuxième numéro, autour d’un thème : la Théorie (2), l’Art conceptuel (3), la Musique contemporaine (4), Supports-Surfaces (5), jusqu’à sa fin en 1972. Otto Hahn y a publié des textes sur Andy Warhol, Jasper Johns, Daniel Buren, Lawrence Weiner, Joseph Kosuth, Carl Andre, Pierre Boulez. Il y a fait également paraître des entretiens avec Marcel Duchamp, Roland Barthes, Claude Lévi-Strauss, Lucien Goldman, Philippe Sollers…
Durant cette décennie 1960, les écrits critiques de Otto Hahn ont consisté en des prises de positions et des interrogations autour de trois axes : « l’étude des individualités, l’étude de l’environnement socio-culturel et du renouvellement des idées », selon ses propres termes.
Intéressé par le Minimal art et l’Art vidéo dans les années 1970, Otto Hahn a soutenu depuis le début des années 1980 le mouvement de la Figuration Libre. Il a été invité en 1985 par Suzanne Pagé pour être le commissaire de l’exposition intitulée
5/5 Figuration Libre, France/USA réunissant certains de ses protagonistes américains et français : Basquiat, Crash, Haring, Scharf, Blanchard, Boisrond, Combas, Di Rosa, Jammes et Kwong.
Auteur d’une biographie sur Antonin Artaud, Otto Hahn a aussi consacré des livres aux différents artistes qu’il a soutenus : Arman, César, Masson, Spoerri, Sonderborg, Vasarely, Di Rosa. Il a été le collaborateur irrégulier d’un certain nombre de revues françaises et étrangères :
Les Temps Modernes (1960-65),
L’Express (1963-1989),
Arts Magazine (1965-1970),
Art International (1964-68),
artPress (1973-1990),
+-O (1976-1986),
Connaissance des arts.
Bibliographie disponible sur le site des Archives de la critique d'art