Association Jan Hus

Biographie ou Histoire :
L’Association Jan Hus est créée en août 1981 à l’initiative d’une professeure de philosophie, Catherine Audard, sur le modèle de la Jan Hus Educational Foundation (JHEF) fondée deux ans plus tôt à Oxford, au Royaume-Uni, à laquelle Alan Montefiore, son mari, participe. La JHEF avait été créée en réponse à un appel lancé par Július Tomin, un universitaire pragois interdit d’enseignement et qui avait commencé à organiser des cours et ateliers de philosophie à son domicile.
Jean-Pierre Vernant en est le premier président, Jacques Derrida occupe le poste de vice-président et Catherine Audard celui de secrétaire ; en 1983, cette dernière, partie habiter à Londres est remplacée dans sa fonction par Nathalie Roussarie, documentaliste dans le même lycée de Sceaux, qui est jusqu’en 2010 garante de la continuité de son fonctionnement (organisation logistique des missions en Tchécoslovaquie, participation au choix des intervenants, etc.).
Jusqu’en 1989, l’activité principale de l’Association consiste principalement (outre la recherche de possibles financements) en l’organisation de voyages d’intellectuels et de chercheurs français en Tchécoslovaquie. Décrits au retour dans des comptes rendus plus ou moins denses (une « obligation » à partir de 1983), leurs séjours sur place leur permettent de contribuer pendant quelques jours aux « séminaires d’appartements » organisés par leurs homologues locaux. Avec le soutien de l’association, les « voyageurs » leur apportent également une aide matérielle (transport et dons de livres et de fournitures scolaires, appuis financiers, etc.). Si l’Association entretient alors des liens particuliers avec quelques philosophes tchèques ou slovaques habitués des activités dissidentes et semi-clandestines (Ladislav Hejdánek, Milan Jelínek, Rudolf Kučera, Petr Rezek, etc.), elle veille aussi à s’adresser à d’autres intellectuels plus éloignés du cercle des séminaires, éditeurs par exemple, et à contacter régulièrement de nouveaux réseaux.
L’Association, à ses débuts, ne réunissait qu’une vingtaine de membres. Elle ne cherchera jamais à recruter vraiment, fonctionnant plutôt selon le mode de la cooptation ; elle conservera toujours une certaine discrétion quant à ses activités. Aux philosophes des débuts viendront cependant s’ajouter peu à peu les représentants d’autres disciplines, la liste des « voyageurs » de renom, plus ou moins réguliers, devenant de plus en plus conséquente (voir les deux cartons de « rapports de voyages »).
La révolution de Velours n’est évidemment pas sans conséquences pour l’association. Après 1989, les voyages se poursuivent encore pendant quelques années (jusqu’en 2001), mais ils sont bientôt complétés, puis remplacés, à la demande des correspondants tchèques et slovaques, par l’organisation commune « d’universités d’été » annuelles, réunies alternativement en France, en République tchèque ou en Slovaquie, favorisant les échanges d’universitaires et d’étudiants. L’association soutient alors les efforts de formation des universités tchèques et slovaques et continue de contribuer, à sa manière, sur le terrain des échanges intellectuels, à la consolidation d’une véritable coopération culturelle internationale.