Antoine, Charles (Père) - DIAL

Biographie ou Histoire :
é en 1929, le père Charles Antoine a été prêtre de paroisse à São Paulo (Brésil) de 1964 à 1969 avant de fonder l’association DIAL, Diffusion de l’information sur l’Amérique latine, dont il a été le directeur de 1971 à 1995, s’engageant à la fois comme « un incomparable témoin de l’Amérique latine » et un défenseur des droits des opprimés.
Prêtre du diocèse de Belfort-Montbéliard, il exerce d’abord son ministère en paroisse, pendant 9 ans. En 1964, il part comme prêtre fidei donum (nom des prêtres partant mettre quelques années de leur vie au service d’une autre Eglise) et devient un membre actif du Comité épiscopal France-Amérique latine (CEFAL), auquel il appartiendra jusqu’à la fin de sa vie.
A son arrivée dans le pays, à 35 ans, le Brésil vient tout juste de basculer dans la dictature militaire, et le Concile Vatican II d’entrer dans sa dernière étape. Son ministère est ainsi marqué par deux réalités qui inspireront ensuite la création de DIAL et seront à l’origine de ses préoccupations ultérieures (l’étude de la philosophie politique des régimes militaires d’Amérique latine ainsi que celle du comportement de l’Eglise catholique dans des sociétés broyées par les dictatures). Contre la dictature militaire, perversement installée au nom de la défense de la civilisation occidentale et chrétienne, il réalise et diffuse un petit bulletin, Noticias da Igreja universal, présenté comme l’édition brésilienne de la revue française Informations catholiques internationales (ICI). Parallèlement, il est aussi le témoin direct de la vitalité renouvelée du catholicisme brésilien (sous l’impulsion notamment de la première génération de la Conférence nationale des évêques, CNBB, marquée par l’empreinte de Dom Hélder Camâra), et plus généralement latino-américain, avec l’impact de la première Conférence des évêques du continent à Medellín en 1968.
De retour en France en 1969, il garde « la double conscience à la fois de l’oppression qui prend des dimensions continentales et d’un dynamisme évangélique dont nombre de pasteurs et agents pastoraux, de théologies et de biblistes, de croyant anonymes et de martyrs portent la trace », et « porte le souci de continuer à servir l’Amérique latine dans ses nouvelles réalités, par l’information : en donnant à connaitre et comprendre ses épreuves dramatiques, à découvrir et partager ses expériences fécondes » (extrait du témoignage de José de Broucker, président de Dial de 1971 à 1995, lors de l’enterrement de Charles Antoine).
Après deux ans passés à définir et mettre en œuvre les voies et les moyens de cette information, en 1971 il crée l’agence de presse et le bulletin d’information DIAL, Diffusion de l’information sur l’Amérique latine, dont il reste le directeur jusqu’en 1996, et pour lequel il travaille avec une impressionnante assiduité, assurant la parution hebdomadaire d’un bulletin de plusieurs pages.
Au sujet de son parcours et de ses activités, voir notamment, de Camila Bessa, Qu'est-ce que le christianisme de la libération ? Charles Antoine, un passeur entre la France et l'Amérique latine (Paris, Karthala, 2016 ; ouvrage consultable à La Contemporaine, cote O 295552).