Arboussier, Gabriel d'

Biographie ou Histoire :
Gabriel d’Arboussier est né en 1908 au Soudan français (Djenné), fils de l’administrateur colonial (Gouverneur des colonies) Henri d’Arboussier, issu d’une famille de hobereaux du Tarn, et d’une princesse peulhe, Anta #o#Aminat ?#f# Ali Koïta (et donc apparenté, par sa mère, au grand marabout El Hadj Seidou Nourou Tall, petit-fils de El Hadj Omar).
Elevé selon la religion musulmane jusqu’à l’âge de 10 ans, il poursuit plus tard ses études en France. La même année, en 1938, il obtient une licence en droit et un diplôme de l’Ecole nationale de la France d’Outre-mer (ENFOM) et, marchant sur les traces de son père, devient lui aussi administrateur colonial. En 1941, il est Commandant du territoire de Yako, avant d’être nommé en 1943 Directeur du bureau politique de la Cote d’Ivoire, puis Directeur du bureau politique du Gouverneur général d’Afrique équatoriale française (1944-1945).
A partir de 1945, il se consacre en priorité à une carrière politique et parlementaire. Elu du Moyen-Congo (premier collège) à la première Constituante, il participe à la rédaction de la Constitution, avant de clairement choisir un engagement en Afrique. En 1946, il est un des co-fondateurs du Rassemblement démocratique africain, dont il sera vice-président puis secrétaire général avant de rompre avec Félix Houphouët-Boigny lorsqu’en 1950 le RDA renonce à son apparentement avec le Parti communiste français. En 1947, il est élu vice-président de l’Assemblée de l’Union française, et président du Grand Conseil de l’Afrique occidentale française.
En 1958, il participe à la rédaction de la nouvelle Constitution française. En 1959, il prend part à la rédaction de celle du Mali. Membre élu, dès 1959, de la première Assemblée nationale du Sénégal, il en est de 1960 à 1962 le Ministre de la justice : il réorganise l’administration judiciaire du pays et co-écrit sa Constitution (1962).
Diplomate, il est aussi, en 1960, chef de la délégation sénégalaise devant les Nations Unies, puis, en 1961, représentant du Sénégal aux négociations sur le Marché commun. Il est nommé ensuite (1963-1964) Ambassadeur du Sénégal en France, tout en assurant en même temps les fonctions de délégué permanent à l’UNESCO. Il assure aussi la vice-présidence du congrès mondial des partisans de la paix.
Directeur général (de 1965 à 1967) de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) des Nations Unies créé en 1963 à Genève, il aussi fondé en 1973 (et présidé) l’Institut international d’études et de mise en place dans le tiers-monde de centres d’immunologie et de transfusion (INNIT).
Gabriel d’Arboussier est décédé à Genève le 21 décembre 1976.Il est l’auteur d’une brochure, Le RDA est toujours anticolonialiste. Lettres ouvertes à Félix Houphouët-Boigny (Dakar-Paris, sn, 1952, consultable à la BDIC) et d’un ouvrage, L’Afrique vers l’unité, Issy-les-Moulineaux, Editions Saint-Paul, 1961 (consultable à la BDIC, cote S 37692/2). Dans les années 1950 et 1960, en complément ou en parallèle de ses activités politiques, il a aussi publié de nombreux articles dans la presse (et même dirigé un temps Le Réveil, l’organe du Rassemblement démocratique africain, puis à partir de 1961, présidé le conseil d’administration de la revue mensuelle La Vie africaine), poursuivi son travail d’avocat (de 1953 à 1960, il exerce devant les tribunaux de Dakar et de Paris) et exercé comme enseignant (conférencier international, il a participé à des séminaires et des séances académiques sur tous les continents ; de 1957 à 1964, il a été membre du Conseil de l’Université de Dakar, et à partir de 1958, membre du Conseil d’administration de l’IEDES, Institut d’étude pour le développement économique et social).