Lazarevitch, Nicolas
Лазаревич, Николай Иванович

Biographie ou Histoire :
Nikolaï Ivanovitch Lazarevitch, né à Jupille-sur-Meuse, dans la banlieue de Liège (Belgique) de parents russes exilés ayant fait partie du mouvement révolutionnaire "La Volonté du peuple". Militant syndicaliste révolutionnaire, anarcho-syndicaliste. Ayant décidé d'abandonner ses études en 1911, exerce au cours de son existence plusieurs métiers : ouvrier électricien et du bâtiment, mineur, correcteur d'imprimerie. Également auteur d'articles et traducteur (nombreux pseudonymes dont celui de Nicolas L. et Nuiteux L.). Publie plusieurs ouvrages : Ce que j'ai vécu en Russie (1926), Tu peux tuer cet homme, scènes de la vie révolutionnaire russe (1950), À travers les révolutions espagnoles (1972). Rencontre sa compagne Ida Gilman, dite Ida Mett, en France dans les années 1927-1928.
Nicolas Lazarevitch est d'abord actif dans le mouvement libertaire bruxellois. Après un passage par la Ruhr, part aux Pays-Bas (1917) où il est arrêté et détenu à Bergen pour avoir formé un "soviet" avec des soldats russes échappés d'Allemagne.
Évadé, gagne Moscou (1919). Avec l'Armée Rouge, participe à la guerre civile en Ukraine : en tant que propagandiste, son activité cible les troupes françaises débarquées à Odessa. L'arrivée de l'armée blanche le contraint à s'enfuir en Roumanie, puis en Yougoslavie et, enfin, en Italie (été 1920).
À partir de 1921, est de nouveau en Russie et travaille successivement dans les ateliers métallurgiques de l'usine Dynamo à Moscou, dans les mines de Toula et dans la commune de Yalta où il défriche la terre (1922). Durant cette période (NEP), constatant que les recours traditionnels des travailleurs (syndicalisme, grève) n'existent plus, s'engage dans des activités protestataires conduisant à son arrestation par le régime soviétique, sa condamnation à trois ans de camp et enfin à son expulsion d'URSS (1926) grâce à l'appui de Boris Souvarine, un de ses amis proches - parmi lesquels on compte aussi Pierre Pascal -, et suite à une campagne internationale de soutien.
S'installe en France (Jura) et collabore à Дело труда (Paris), un journal russe anarcho-syndicaliste où il publie des articles sur la vie ouvrière en URSS (1927-1928), mais est expulsé en novembre 1928.
Retourne à Liège, travaille comme mineur (1928-1930), puis revient illégalement en France avant son départ pour l'Espagne (juin 1931) où, jusqu'en novembre, il rédige des chroniques qui paraîtront dans La Révolution prolétarienne et Le Cri du Peuple..
De 1931 à 1936, séjourne en Belgique ; fonde la revue Le Réveil syndicaliste (1933). Est arrêté à deux reprises pour ses activités militantes (1934, 1936).
En 1936, est de nouveau en France ; devient correcteur d'imprimerie. Refusant de participer au deuxième conflit mondial, est interné au camp de Vernet (Ariège, 1939), mais parvient à s'enfuir après l'armistice. Est ensuite assigné à résidence à La Garde-Freinet avec sa femme et son fils (Var, 1942) et à Draguignan (1943).
Après la guerre, revient à Paris et reprend son travail de correcteur. Rencontre Albert Camus et l'aide pour son travail de documentation sur les terroristes russes au XIXe siècle (Les Justes), participe à la revue La Réalité russe (1950-1958), préside de 1955 à 1956 le Groupe d'études de la Russie (Кружок по изучению России), intervenant à de multiples reprises dans le cadre des conférences organisées par cet organisme.
Décède à Paris.