Maffini, Darno

Biographie ou Histoire :
Né le 22 mars 1908 à Crémone, en Italie. Les événements des années vingt l’obligent à fuir sa patrie et il entre en France en 1922. Artisan et syndicaliste, il est proche du parti communiste. Lorsqu’on l’arrête en 1927 pour activité « subversive », c’est Marcel Cachin, grande figure du communisme français, alors directeur du quotidien L’Humanité qui paie la caution pour le faire libérer.Darno Maffini joue un rôle important dans le milieu des exilés politiques italiens installés en France. Il anime la Concentration antifasciste, dont le siège est contigu à celui du Grand-Orient de France, rue Cadet. Avec lui militent les frères Rosselli, plus tard assassinés par les fascistes français de la Cagoule, et le futur Président de la République italienne, Sandro Pertini, dirigeant du Parti Socialiste. Dès janvier 1942, il choisit de rejoindre la Résistance intérieure en s’engageant dans les Formations Garibaldiennes des 11ème et 12ème arrondissement de Paris. Hostile au racisme et à l’antisémitisme formalisé en Italie par les lois raciales de 1938, Darno Maffini est également actif dans l’aide aux juifs parisiens afin de les soustraire à la déportation, alors qu’ils se battent dans les groupes armés de la M.O.I.
Darno Maffini accepte en mars 1943 d’être envoyé par le Parti Communiste pour organiser la Résistance en Italie et accélérer la chute de Mussolini. Au sein des « Groupes d’action patriotique », il organise les combats pour la libération de Vérone, les 8 et 9 septembre 1943, contre les troupes allemandes d’occupation. Blessé et arrêté, il est emprisonné près de Innsbruck, en Autriche, d’où il réussit à s’évader quelques jours après. Il revient à Vérone et devient membre du Comité National de Libération. Responsable d’un vaste secteur comprenant Vérone et ses environs, il est chargé de former les Groupes d’Action Patriotique . Au mois de novembre 1943, il rejoint l’organisation « Corpo Volontari della Libertà » dans le secteur du Lac Majeur. On peut citer, parmi ses faits d’armes, son rôle en tant que Commandant d’un bataillon des « Formations Militaires Lazzarini », qui livre combat fin novembre 1943 à Serta-Casone contre des blindés allemands, puis le 22 février 1944 à Cuvio, contre l’armée fasciste.
Le 30 avril 1944, il est envoyé en France en mission de contre-espionnage et organise un réseau d’évasion qui libère de nombreux soldats italiens de la 4è Armée qui, prisonniers des Allemands, étaient astreints de travailler à l’édification du mur de l’atlantique. Il offre asile à plusieurs d’entre eux qui, par la suite, prennent part aux combats pour la libération de la Capitale. Lui-même joue dans celle-ci un rôle important. Il a le grade de Lieutenant F.F.I., affilié au réseau Front National. Il commande la 47e section des Garibaldiens, composée d’Italiens comme lui. Il va au feu dans les combats contre la Kommandantur située Place de l’Opéra, se bat devant la Préfecture de Police et participe à la prise de la Caserne Prince-Eugène, Place de la République, où il est grièvement blessé. A la libération, Darno Maffini est fait Chevalier, puis Officier de la Légion d’Honneur ; Commandeur de l’Ordre de la République Italienne ; Croix du combattant volontaire de la Résistance et Croix du Combattant, en France comme en Italie ; chevalier de l’ordre de la libération d’Espagne, pour l’aide qu’il apporte aux Républicains luttant contre la dictature franquiste ; il obtient de l’Union Soviétique la Médaille « Normandie- Niémen ». La Ville de Paris lui décerne enfin sa médaille de Vermeil.
Devenu citoyen français en 1949, il s’engage dans plusieurs associations d’anciens combattants et de résistants et oeuvre pour la mémoire franco-italienne jusqu’à sa mort en 2002. Darno Maffini a été président de l’U.G.E.V.R.E. ‘union fédérale des groupements engagés volontaires et résistants d’origine étrangère’, président de l’Association des Garibaldiens, président du Comité de Libération du XIème arrondissement et de la section locale de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance ; officier de la légion d’honneur à titre militaire en 1997.