Date :
1941-1996
Langue :
français, allemand, anglais et espagnol; castillan
Description physique :
2 cartons.
Organisme responsable
La contemporaine
Université Paris Nanterre
184 cours Nicole Dreyfus
92000 Nanterre
Téléphone : 01 40 97 79 00
Mail : collections@lacontemporaine.fr
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Description :
Archives recueillies de Charles Richet, documentant, pour l’essentiel, ses activités à la tête du Comité international de neutralité de la médecine ainsi que, plus subsidiairement, son projet d’élaboration d’un « Parlement de la Paix ».
Le fonds est complété par un dossier d’archives personnelles de Bénédicte Vergez-Chaignon, historienne ayant travaillé sur le parcours et les archives de Charles Richet.
Classement :
Le plan de classement de provenance a été conservé. Les intitulés des sections ont été forgés par La contemporaine au moment de la rédaction de l’inventaire.
Producteur du fonds ou collectionneur :
Charles Richet
Biographie ou Histoire :
Fils de Charles Robert Richet (1850-1935, médecin et physiologiste français, lauréat du prix Nobel de physiologie et médecine en 1913), avec lequel par erreur il est parfois confondu, Charles Richet fils, né le 11 décembre 1882, a lui aussi exercé la profession de médecin. Interne (reçu en 1908) puis médecin des hôpitaux de Paris (1922), agrégé de physiologie, spécialiste de la nutrition et des problèmes alimentaires — auteur de nombreux articles et de plusieurs ouvrages sur ce sujet— , il a aussi enseigné comme professeur à la Faculté de médecine de Paris, et occupé la chaire de l’Alimentation. Déporté pendant la seconde guerre mondiale, il a œuvré ensuite, dans les années 1950 et 1960, pour la reconnaissance des séquelles de la pathologie concentrationnaire. Selon les termes d’un de ses collaborateurs les plus proches, le docteur Antonin Mans, son œuvre pourrait ainsi « se résumer en un triptyque saisissant : famine – déportation – misère » (Centre de recherches Charles Richet. Conférence inaugurale par le docteur Antonin Mans, 10 Décembre 1964, Paris, Ecole pratiques des hautes études, Centre de recherches Charles Richet, 1965, p. 11).
Combattant de la première guerre mondiale, Charles Richet apporte dès cette époque son concours aux soldats et aux blessés aux Dardanelles (où il se retrouve avec le corps expéditionnaire sur le cap Hellès) et sur plusieurs fronts de France (dont celui du Chemin des Dames), et étudie de près la misère des combattants. Après l’armistice de 1918, il s’intéresse aussi aux troubles que présentent les soldats prisonniers de retour de captivité en Allemagne.
Dans les années 1930, il est médecin consultant de l’Armée d’Orient en Syrie. En 1940, médecin de l’hôpital Necker-Enfants malades, il est élu membre de l’Académie de médecine.Durant l’Occupation, Charles Richet rejoint la Résistance et dirige, sous le nom de Stéphane Renault, le service médical de « Ceux de la Libération » (CDLL). Il est alors un proche de Roger Coquoin (« Le Normand », dans la Résistance), Maurice Ripoche (« Dufour ») et Gilbert Védy dit « Médéric ». Arrêté le 8 juillet 1943 (sa femme est incarcérée le 20 juillet, et son fils Olivier le 20 septembre), il est d’abord emprisonné à Fresnes puis déporté à Buchenwald en janvier 1944. De retour du camp, il publie dès 1945, en collaboration avec son fils et sa nièce (arrêtée la première, le 30 mai 1943) un ouvrage de témoignage(s) sur les camps de Ravensbrück, de Buchenwald et de Dora. (Charles Richet, Jacqueline et Olivier Richet, Trois bagnes, Paris, J. Ferenczi et fils).
Après guerre, son premier geste consiste, dès 1945, à demander que les prisonniers de guerre allemands bénéficient de toutes les garanties de la Convention de Genève. Il consacre alors une partie de ses activités au soin des anciens déportés survivants, tout en se mobilisant pour leur indemnisation. Apôtre de la réconciliation, il crée la Fédération internationale libre des déportés et internés de la Résistance (FILDIR), dont il est en 1951 le président-fondateur.
Ayant repris ses activités à l’hôpital Necker, nommé professeur (il choisit comme titre de chaire celui de « chaire des problèmes alimentaires ») et décidant de consacrer ses efforts au problème de la faim en France et dans le monde, il étudie aussi, et décrit, « la maladie concentrationnaire » : il est le premier à publier à l’Académie de médecine des travaux importants sur cette pathologie nouvelle. Sous son impulsion, les médecins déportés sont amenés à faire le point sur les affections qu’ils ont pu observer dans les camps de concentration. Un premier Congrès international de pathologie des déportés, qu’il préside, est organisé à Paris en octobre 1954. En 1956, en collaboration avec le docteur Antonin Mans, il publie un traité, essentiellement destiné aux médecins ayant à examiner et suivre les anciens déportés, sur les pathologies spécifiques des rescapés : Pathologie de la déportation (Paris, Plon, 1956 ; une de ses rééditions, en 1958, par l’Association de Déportés, Internés et Familles de Disparus – ADIF - des Alpes-Maritimes et de la Principauté de Monaco, est consultable à la BDIC, conservée sous la cote O 60662). Ce premier ouvrage est suivi, l’année suivante, de Pathologie de la misère (Paris, Société de diffusion médicale et scientifique, 1957). Charles Richet publiera aussi, en 1965 un troisième ouvrage sur le sujet de la famine.
Dans les années 1950, préoccupé par le retour des guerres, déplorant que l’œuvre d’Henry Dunant ne soit pas étendue au monde entier, il contribue aussi, plus que largement, en collaboration notamment avec Raphaël Ellenbogen, à la fondation d’un « mouvement pour la neutralité des médecins en temps de guerre », puis à la création du Comité international de la neutralité de la médecine en temps de guerre, dont le premier congrès, tenu à Paris en avril 1959, réunit les représentants de 36 nations. A la suite du second Congrès, tenu à Paris en novembre 1964, il élabore aussi un projet de « Parlement de la Paix », souhaité « ouvert à toutes les organismes et groupements supranationaux, et à toutes les puissances morales, en espérant que rapidement l’arbitrage intra-européen soit solidement et définitivement établi ».
Charles Richet est décédé le 17 juillet 1966. Un Centre de recherches Charles Richet (« Centre de recherches de la pathologie de la déportation et de la misère », destiné à poursuivre ses travaux) a été inauguré l’année suivante, en décembre, accueilli par la 6ème section de l’Ecole pratique des hautes études et installé au sein de l’Hôtel national des Invalides.Une brève querelle, ayant failli déboucher sur un duel, l’avait opposé fin 1947 à David Rousset, suite à la publication de l’ouvrages Les jours de notre mort. Un petit dossier (correspondance et coupures de presse) consacré à cette affaire est conservé dans les archives de David Rousset versées à la BDIC (Fonds David Rousset, « affaire Charles Richet », cote F delta 1880/4/4).
Modalités d'entrée dans la collection :
Don de Bénédicte Vergez-Chaignon enregistré en janvier 2009 sous le numéro 79891.Ces archives lui avaient été remises par Gabriel Richet, l'un des fils de Charles Richet, lors de la préparation de sa thèse sur les internes des hôpitaux des Paris (« Internes et anciens internes des hôpitaux de Paris de 1918 à 1945 », thèse d’Histoire, sous la direction de Serge Berstein, IEP de Paris, 1995).
Conditions d'utilisation : La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l’accord préalable du donateur ou des ayants droit par l’intermédiaire de La contemporaine.
Citer sous la forme : Fonds Richet, Charles (fils). Arch 0059. La contemporaine.
Documents séparés :
Quatre ouvrages de Charles Richet donnés à la BDIC en même temps que ces archives ont été intégrés dans les collections de la bibliothèque :
Charles Richet, Pathologie de la misère. Paris, SDMS (Société de diffusion médicale et scientifique), 1957. Ouvrage dédicacé par Charles Richet à sa femme (« Tu as assisté, ma chère Marthe, à sa conception et à son enfantement. Il n’est pas une page de ce livre que tu n’aies approuvée »).
Charles Richet et Antonin Mans, Pathologie de la déportation. Paris, Centre Charles Richet (Pathologie de la déportation), 1962. Troisième édition de l’ouvrage initialement paru en 1956.
Centre de recherches Charles Richet. Conférence inaugurale par le docteur Antonin Mans. 10 Décembre 1964. Paris, Ecole pratiques des hautes études, Centre de recherches Charles Richet, #o#1965#f#. Préface du Professeur Charles Richet.
Charles Richet et Antonin Mans, La famine. Paris, Ecole pratiques des hautes études, Centre de recherches Charles Richet (Pathologie de la déportation), 1965. Ouvrage dédicacé par Charles Richet à sa femme (« A ma femme, après 52 ans d’affection »).