Calames

Rounault, Jean

Date : 1936-1991
Langue : français et allemand
Description physique : 3 cartons.

Organisme responsable
La contemporaine
Université Paris Nanterre
184 cours Nicole Dreyfus
92000 Nanterre
Téléphone : 01 40 97 79 00
Mail : collections@lacontemporaine.fr
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Description : Ce fonds d’archives personnelles réunit des textes littéraires et de témoignage, des articles, des textes d’émissions de radio ainsi que diverses pièces de correspondance. Il témoigne de la variété et, surtout, de la richesse, des écrits de Jean Rounault (pseudonyme de Rainer Biemel), membre de la minorité allemande de Roumanie — et déporté par l’Armée rouge en tant que tel, en 1945, dans le Donbass en Ukraine —, connu notamment pour son ouvrage Mon ami Vassia (Sulliver, 1949 ; Le Bruit du temps, 2009).
Classement : Le classement d’origine, effectué Hermine Biemel, veuve de Jean Rounault, a été conservé.
Producteur du fonds ou collectionneur : Jean Rounault
Biographie ou Histoire :
Né en 1910 à Brasov (Roumanie), Jean Rounault (nom de plume de Rainer Biemel, frère de Walter Biemel, le philosophe) est décédé en 1987 au Mesnil-Saint-Denis, dans les Yvelines.
Appartenant à la minorité allemande de Transylvanie, il quitte la Roumanie pour, en 1926, venir faire ses études en France au lycée de Toulouse, puis à la Sorbonne. De retour dans son pays natal, devenu journaliste, il épouse en 1933 Hermine Gebauer, rencontrée en France à la Sorbonne, qui toute sa vie restera sa fidèle secrétaire. Le couple s’installe à Paris en 1934, où Rainer Biemel devient correspondant de l’Agence télégraphique roumaine (poste occupé jusqu’en 1938). Sa parfaite maitrise de l’allemand et du français lui permet d’entamer également une carrière d’éditeur (il dirige le département littéraire de l’Agence Synops et crée une agence littéraire anglo-française) et de traducteur (traduction des Lettres à un jeune poète, de Rainer Maria Rilke, faite avec Bernard Grasset dont il devient l’ami, traduction du second Faust de Goethe, de Thomas Mann, Hans Fallada, Otto Strasser, etc. ; il participe également à la revue littéraire Micromégas et de 1936 à 1939 entreprend une activité radiophonique avec des émissions dénonçant le danger croissant de l’Allemagne hitlérienne et la montée du fascisme (émissions en français et émissions en Allemand à destination des populations d’outre-Rhin).
En juin 1940, il quitte Paris et rejoint Toulouse, où il séjourne un an (il collabore alors à la revue Pyrénées et écrit un recueil de poèmes, La saison de l’âme, publié en 1942). Ayant appris que la Gestapo a perquisitionné son appartement parisien, munis de papiers militaires roumains il décide de retourner en Roumanie, où il rejoint sa femme et sa fille (née en 1936). D’abord intégré, un temps, dans un régiment de chasseur des Carpathes, il travaille ensuite à Bucarest au sein de la direction des études et des documentations du ministère de la propagande.
En janvier 1945, la déportation de plus de 60000 ressortissants des minorités allemandes débute en Roumanie. Arrêté, il est déporté et passe onze mois dans le Donbass, en Ukraine, où il travaille successivement comme électromécanicien et médecin, avant de pouvoir revenir à Bucarest, qu’il rejoint en janvier 1946, avec un des premiers convois de retour.
Enseignant au lycée pédagogique Titu Maiorescu de Bucarest, il obtient en janvier 1947 (ainsi que sa femme et sa fille) la nationalité française. La famille arrive à Paris en décembre 1948 et entame ce que sa fille appellera ses « années russes », consacrées à l’étude de la réalité soviétique, à la publication de livres de témoignage (Mon ami Vassia en 1949, récit de sa déportation de 1945, livre d’un intellectuel se retrouvant du jour au lendemain dans la condition misérable des ouvriers soviétiques, ouvrage un temps pressenti pour le prix Goncourt ; Le Troisième ciel, roman paru chez Plon en 1952) et d’articles sur le sujet, et à l’écriture de conférences sur le sujet, et sur la réalité du Goulag. Il fréquente alors assidûment Pierre Pascal et Nicolas Lazarevitch (qui aide sa famille à plusieurs reprises, et lui donne le petit article russe à l’origine de l’histoire du Troisième ciel), ainsi que le milieu de la revue La Révolution prolétarienne.
Devenu, grâce à ses amis anarchistes, correcteur au Journal officiel, il devient en 1953 directeur littéraire des éditions Desclée de Brouwer, eu sein desquelles il crée une collection de livres scolaires, et qu’il quitte ensuite pour diriger les éditions OCDL (Office central de librairie), où jusqu’à sa retraite en 1975, il publie divers ouvrages d’enseignement et du matériel didactique.
Modalités d'entrée dans la collection : Don initial d’Hermine Biemel, veuve de Jean Rounault, effectué en 1998. Le fonds a été complété en 2006 par un don d’Anne-Marie Montanarl, fille de Jean Rounault. Les deux dons ont été enregistrés en novembre 2006 sous le numéro 79014.
Conditions d'accès :
Librement consultable.
Tutoriel pour commander des documents pour consultation : archives et collections muséales.
Conditions d'utilisation : La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l’accord préalable de La contemporaine.
Citer sous la forme : La contemporaine. Fonds Jean Rounault. F/DELTA/2052.
Bibliographie :
Jean Rounault est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont en particulier Mon ami Vassia (Sulliver, 1949, ouvrage consultable à La contemporaine, cote O 307045). Le livre est signé Jean Rounault : « Sur les registres du camp 1022 à Makeevka (Donbass), je figurais à partir d’un certain moment aussi sous le nom de Rouno. Je suis incapable de dire comment et pourquoi les Russes me donnèrent ce nom. Il était une source constante d’inquiétude pour moi… Après coup, j’ai appris que Rouno venait de la marque française d’automobiles Renault » (citation de Jean Rounault extraite de « Rounalut, le nom de la dette », texte de Jean-Louis Panné publié en complément de la réédition de Mon ami Vassia en 2009). Il est accompagné d’une préface de Gabriel Marcel, qui souligne la rigueur avec laquelle l’auteur s’est astreint à relater sa « terrible et fascinante expérience ». Cet ouvrage, qui lui valut d’être violemment attaqué, en juin 1949, dans un article des Lettres françaises (ayant poursuivi le journal, pour « injure et diffamation », il gagne son procès en appel en octobre 1950) a été réédité en 2009, sous le titre Mon ami Vassia. Souvenirs du Donetz, par les éditions Le Bruit du temps (édition accompagnée d'un dossier biographique et historique établi par Anne-Marie Biemel-Montarnal et Jean-Louis Panné ; ouvrage consultable à La contemporaine, cote O 269053).
Il est également l’auteur d’une préface pour un livre de Guy Vinatrel, L’URSS concentrationnaire, travail forcé en Russie soviétique (Spartacus, 1949).
Anna Biemel Montarnal, sa fille, a publié un ouvrage de souvenirs familiaux : Le jardin de grand-mère : souvenirs d’enfance (ouvrage autoédité, 2005, consultable à La contemporaine, cote 0 250948). Elle est également l’autrice d’une « petite histoire de la vie de mon père » publié dans le dossier accompagnant la réédition de Mon ami Vassia par Le bruit du temps en 2009.
Producteur du fonds ou collectionneur : Biemel, Rainer (1910-1987)
Propriétaire préc. : Biemel, Hermine
Biemel Montarnal, Anna (1936-....)
Sujet : Biemel, Rainer (1910-1987)
Pascal, Pierre (1890-1983 ; slaviste)
Souvarine, Boris (1895-1984)
Littérature française -- 20e siècle
Guerre mondiale (1939-1945)
URSS -- Histoire

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