Date :
1972 - 2011
Description physique :
633 cartons.
Organisme responsable
La contemporaine
Université Paris Nanterre
184 cours Nicole Dreyfus
92000 Nanterre
Téléphone : 01 40 97 79 00
Mail : collections@lacontemporaine.fr
Accéder au site web de notre bibliothèque
Description :
Archives du Gisti, Groupe d’information et de soutien des immigré.es, témoignant du fonctionnement et des activités de l’association depuis sa création en 1972.
Producteur du fonds ou collectionneur :
Gisti
Biographie ou Histoire :
Le Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré.es), « association loi de 1901 » née en 1972, milite depuis plus de cinquante ans pour l’accès égal aux droits et à la citoyenneté, sans considération de nationalité, ainsi que pour la liberté de circulation. La présence en son sein de nombreux juristes, praticien.nes ou universitaires, le place dans une position (revendiquée) d’« expert militant », « alliant de façon étroite l’analyse juridique et le travail de terrain, l’usage du droit comme arme ou levier et la participation au débat public ». En 2024, l’association emploie moins de 10 salariés et compte environ 200 membres.
Dans le contexte des années 1970, le Gisti – dont l’acronyme est issu du nom initial « Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés » – s’est d’abord attaché à défendre les immigré.es victimes de dénis de droits, notamment après la décision de la France de fermer ses frontières à l’immigration de travail (voir les « circulaires Marcellin-Fontanet » qui en 1972 subordonnent la politique de recrutement des travailleurs étrangers à la situation de l'emploi). L’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 n’ayant pas vraiment changé la donne, il a poursuivi ensuite les combats engagés pour le respect des droits des étrangers et étrangères, et celui des engagements internationaux de la France (droit d’asile, droits des enfants, droit de vivre en famille...). Depuis, les luttes et les campagnes se sont succédés, pour la régularisation des sans-papiers, l’égalité d’accès à la protection sociale, le droit de vote, le droit de mener une vie familiale « normale », etc. ; contre l’enfermement et les expulsions, la politique de visas, la surveillance militarisée des frontières, la gestion utilitariste des migrations...
La défense de la liberté de circulation est également au centre de ses revendications, en particulier depuis le milieu des années 1990 et la publication d’une « Lettre ouverte à Lionel Jospin », co-signée avec Act Up-Paris, Droits Devant, le Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM), la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI), et le Syndicat de la magistrature (SM).
Parmi ses diverses activités, le Gisti pratique le conseil juridique. Il organise ainsi une « permanence juridique », qui, à partir de décembre 1972, fut d’abord « physique », avec des consultations juridiques gratuites directement dans les locaux de l’association, et qui fonctionne désormais par voie postale et par le biais d’une permanence téléphonique quotidienne. Les informations données (aux personnes intéressées ou à celles qui les défendent) débouchent régulièrement sur des aides directes et des interventions dans les recours administratifs ou contentieux.
Outre cet éventuel soutien aux actions individuelles d’étrangers devant la justice, voire l’intervention ès qualités à leurs côtés dans les procédures, le Gisti donne une dimension collective à son action en déférant systématiquement devant le Conseil d’État les lois, textes réglementaires ou circulaires qui lui semblent non conformes aux principes constitutionnels ou aux engagements internationaux souscrits par la France. Le nom de l’association est ainsi associé à un grand nombre d’arrêts de principe prononcés par le Conseil d’État (dont le pionnier est « l’arrêt Gisti » du 8 décembre 1978, qui a consacré en France le droit au travail comme une condition nécessaire à l’exercice du droit à mener une vie familiale normale).
Le Gisti dispense également des formations, organisées en direction de divers publics (praticien.nes du droit, fonctionnaires territoriaux, membres et salarié.es d’associations etc.), et entretient des liens étroits avec diverses autres associations. En 2024, l’association est membre, en France, de l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers), de la CFDA (Coordination française pour le droit d’asile), du collectif Mom (Migrants outre-mer), de l’ODSE (Observatoire pour le droit à la santé des étrangers), de l’OEE (Observatoire de l’enfermement des étrangers), du mouvement Uni⋅e⋅s contre l’immigration jetable. Le Gisti est investi, également, depuis plus de 20 ans, dans le réseau Migreurop (en 2002, il a participé à sa fondation) ainsi que dans des collectifs internationaux comme DPPDM (Des ponts, pas des murs) ou Boats 4 People.
Enfin, le Gisti participe au débat d’idées par l’organisation de conférences sur des thèmes qui sont les siens, et publie régulièrement des ouvrages et des brochures, ainsi qu’un périodique (la revue Plein droit, trimestriel créé en 1987). Peuvent être citées, par exemple, les nombreuses éditions et rééditions de ses Guides (Guide de l’entrée et du séjour des étrangers en France ; Guide de la nationalité française ; Guide la protection sociale des étrangers ; Guide des étrangers face à l’administration : droits, démarches, recours ; etc.) ainsi que ses collections de « Guides juridiques », « Notes juridiques », « Notes pratiques » ; etc. (voir le catalogue de la bibliothèque de La Contemporaine).
Modalités d'entrée dans la collection :
Voir les informations au niveau de chaque section du fonds.
Conditions d'accès : Voir les informations au niveau de chaque section du fonds.
Conditions d'utilisation : Voir les informations au niveau de chaque section du fonds.
Documents en relation :
Au sujet de l’histoire du Gisti, voir notamment, dans le cadre de la section «
Mémoires vivantes » des archives audiovisuelles de La Contemporaine, les entretiens réunis dans le cadre d’une enquête collective « Histoire orale du Gisti ».
Voir aussi le catalogue de la bibliothèque pour repérer les diverses publications du Gisti traitées comme des monographies, ainsi que pour la revue
Plein droit (collection conservée sous la cote 4 P 13113).
Diverses pièces produites par le Gisti, et/ou témoignant de son histoire, de ses activités sur le terrain du droit et de son implication dans diverse luttes et mobilisations sont conservées parmi différents fonds d’archives consultables à La Contemporaine.
On peut citer ici, à titre d’exemples — cette liste n’est pas exhaustive, elle n’épuise pas toutes les pistes de possibles recherches — les archives de la
Cimade, de la
Ligue des droits de l’homme (archives des instances nationales de la LDH mais aussi, par exemple, celles de sa
section de L'Haÿ-les-Roses), de l’
Agence IM’média, du
CEDIDELP (Centre de documentation internationale pour le développement, les libertés et la paix), de l’association
Documentation-Réfugiés ou de l’association
Mémoires de 68, ainsi que, parmi les fonds de particuliers, les archives de
Saïd Bouziri,
Jean-Jacques de Félice,
Monique Hervo (fonds d’archives orales et de photographies),
Simone Lellouche et Ahmed Othmani,
Marie-Annick Mathieu,
Maurice Rajsfus ou
Jean Pottier (fonds photographique).
Des ressources complémentaires peuvent également être recherchées, à La Contemporaine, parmi les collections muséales de l’établissement. Voir en particulier, pour les affiches, les pochettes cotées
AFN160A01-AFN160A59 (Violences policières),
AFN502A01-AFN502A15 (Luttes des travailleurs immigrés),
AFN499A01-AFN499A22 (Associations et collectifs pour les droits des étrangers), et, pour les photographies, outre les fonds Monique Hervo et Jean Pottier cités plus haut, les
reportages de Marie-Pierre Dieterlé sur le mouvement des sans-papiers (1996) et de
Jacqueline Salmon sur le camp de Sangatte (2001).