Date :
Deuxième quart du XIIIe siècle
Langue :
Latin
Description physique :
Parchemin. 160 feuillets, précédés et suivis d’une garde en papier ; numérotation moderne (1-163) au crayon dans la marge sup. ext. de chaque recto, avec omission des numéros 6, 90, et feuillet doublement numéroté 97/98 (l’omission des numéros 90 et 97 correspond à la perte d’un bifeuillet ; le fait que le f. 97/98 soit doublement numéroté suggère que la numérotation a eu lieu après la perte de ce bifeuillet).
Dimensions : 355 × 240 mm (justif. 215 × 135 mm).
Réglure à la mine de plomb (Muzerelle 1-12-2-2/2-0/2-2-2/J) ; 47 lignes sur trois colonnes ; colonne centrale prioritairement réservée au texte biblique et à ses gloses interlinéaires, celles des côtés aux gloses marginales (cette disposition générale varie beaucoup et aboutit à une mise en page en puzzle, au gré des gloses) ; piqûres visibles dans toutes les marges (par ex. f. 3).
Codicologie :
21 cahiers s’ouvrant sur le côté poil, tous quaternions sauf le cahier 12 (f. 91-96, un quaternion privé du bifeuillet externe), et le dernier cahier (f. 162-163, un bifeuillet fort mutilé) ; signature en fin des cahiers, au bas de page, composée de deux éléments : abréviation de Ieremias dans la marge de gouttière, et numéro en chiffres romains au centre, les deux souvent coupés lors du rognage des feuillets (ils sont visibles intégralement ou partiellement en fin des cahiers 4-7, 11, 14-16, 18-20, respectivement f. 33v, 41v, 49v, 57v, 89v, 113v erronément signé XIII au lieu de XIIII, 121v, 129v, 145v, 153v, 161v) ; réclames horizontales en fin de cahier, souvent rognées.
Écriture :
Écriture gothique française, d’une seule main pour le texte biblique et pour le commentaire ; trois modules distinguent les trois niveaux de texte : celui de la Bible est de grand module (presque toute une ligne de réglure, soit 5 mm de haut) et est copié une ligne sur deux, les gloses marginales sont écrites dans un module plus petit, et sur chaque ligne de réglure, les gloses interlinéaires sont d’un module encore plus petit que celles des marges ; plusieurs mains correctrices.
Décoration :
Le décor distingue quatre niveaux de divisions du texte :
1) Deux initiales zoomorphes, sur fond d’or, distinguent le début du texte ; la première (Ieremias, f. 1r,) en tête du prologue court sur toute la longueur de la justification, du côté pli, et représente un dragon tenant une tige dans sa bouche et avec la queue se terminant en palmettes ; le dessin est exécuté à l’encre noire, les couleurs se déclinent en des camaïeux de blanc, bleu, et rouge ; la deuxième initiale (Verba, f. 2r) correspond au début de Ier 1,1 ; peinte en bleu, ornée de motifs géométriques blancs et dotée d’extrémités supérieures en palmettes rouges, elle s’inscrit dans un carré sur fond d’or et rose ; dans le ventre du V, une tête canine peinte en beige mord le trait inférieur de l’initiale, son corps se prolongeant en spirale à entrelacs végétaux, colorés de rouge, bleu, rose et blanc.
2) Les numéros de chapitre, précédés d’un « C », sont inscrits en chiffres romains, généralement en rouge et dans la marge (chapitres 2 à 52 pour Jérémie, chapitre 2 uniquement pour les Lamentations) ; quand les numéros deviennent plus longs, ils sont parfois écrits en lettres alternant le rouge et le bleu (par exemple le ch. 26, f. 58r) ; le « C » est parfois orné de volutes (par exemple f. 42r) ou de palmettes (voir f. 66r).
3) Les initiales secondaires du texte biblique sont généralement écrites en plus gros module, à l’encre rouge ou bleue avec filigranes de la couleur opposée, en alternance. ; plus rarement, les filigranes d’une initiale rubriquée sont à l’encre noire (par ex. f. 73v et 74r).
4) Les pieds-de-mouche introduisant les gloses marginales (unités textuelles ou unités de mise en page, pour guider la lecture, par ex. f. 1v) sont également tracés alternativement en rouge et en bleu et pourvus d’antenne ; ceux qui se trouvent près des marges inférieures ou supérieures sont généralement agrémentés d’un prolongement à l’italienne, à l’encre rouge et bleue ; au début du texte biblique (f. 2r), titre courant (Ieremias) en écriture mixte (onciale et capitale) avec lettres alternativement rouges et bleues réparties en quatre binômes (Ie re mi as) ; par la suite, les s titres courants se limitent à « Ie » en haut du verso, et « re » sur le recto qui lui fait face, les binômes étant toujours bicolores (rouge, bleu).
Reliure :
Demi-reliure sur plats de carton couverts de papier marbré et dos en basane à quatre nerfs, portant deux étiquettes en papier indiquant la cote actuelle du manuscrit (« Bibl. de l’Université, MS. 156 » ; « MS. 156 ») et une pièce de titre en cuir clair (« Jeremias propheta cum glossa » en écriture manuscrite) ; contre-gardes et gardes en papier moderne ; cette reliure de bibliothèque a remplacé une reliure plus ancienne "en bois et peau brune" avec "une note grattée en tête, à l'intérieur de la couverture" (cf. CGM).
Description :
Glose ordinaire sur Jérémie et sur les Lamentations, avec au moins deux lacunes textuelles.
L’ensemble est considéré comme étant le texte de Jérémie : absence d’initiale figurée au début des Lamentations, alors que deux initiales de ce type indiquent le début de Jérémie, statut des prologues des Lamentations distinct de celui de Jérémie. Baruch, deutérocanonique qui fait partie de l’ensemble jérémien, est absent et ne semble pas avoir été copié à la suite (f. 163v vierge).
Les Lamentations débutent après dix prologues groupés en huit unités (fol. 115r-116r), et sont suivies de dix prologues, dont neuf avaient déjà été copiés en tête de livre, et d’un titulus (fol. 161v-163r).
Description :
Une note grattée en tête, à l'intérieur de la couverture.
Provenance :
Le style des deux initiales (f. 1r et 2r) et l’écriture suggèrent que le manuscrit a été copié en France du Nord, peut-être dans un atelier parisien, pendant le deuxième quart du XIIIe s.
Aucune mention de provenance, aucun ex- libris n’est identifiable, avant l’époque moderne, ces éléments ayant peut-être été perdus au moment de la confection de la reliure actuelle.
Au XVIIIe s., le manuscrit entra dans la bibliothèque du Collège Louis-le-Grand, comme l’atteste l’estampille dans la marge inférieure du fol. 1r. Sur le même feuillet, anciennes cotes : « 188. 5. 5 », « Ms. t. I, 12 ».
Collège Louis-le-Grand, comme l’atteste l’estampille dans la marge inférieure du f. 1r. Sur le même feuillet, anciennes cotes : 188, 5, 5. — Ms. t. I, 12.
Autre support :
Microfilm : FB 881
Bibliographie :
Charles Beaulieux, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Université de Paris et universités des départements, Paris, Librairie E. Plon-Nourrit, 1918, p. 41.
Sumi Shimahara, Notice décrivant le manuscrit MS 156 conservé à la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, rédigée dans le cadre du programme de recherche LEGETIMAM, mars 2022.
Information sur le traitement :
Notice de signalement héritée du CGM, remaniée et complétée à partir de la notice rédigée par Sumi Shimahara (mars 2022) dans le cadre du programme LEGETIMAM.
Numérisation intégrale du manuscrit, réalisée par l'atelier interne de la BIS en 2020, financée par Sorbonne Université dans le cadre du programme LEGETIMAM.
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