Date :
Premier quart du XIIIe siècle
Langue :
Latin
Description physique :
Parchemin. 139 feuillets (foliotation moderne en chiffres arabes 1-138, au crayon dans la marge supérieure externe, avec 61bis).
Dimensions : 270 × 190 mm (justification : 155 × 160 mm).
Réglure à la mine de plomb (Muzerelle 12-21/0/1-1/J), 15 longues lignes pour le texte biblique (colonne centrale), 40 lignes pour les gloses marginales (reparties sur deux colonnes, l’une dans la marge interne, l’autre dans la marge de gouttière) ; piqûres visibles dans les marges externes.
Codicologie :
18 cahiers s’ouvrant sur le côté poil, tous quaternions sauf le cahier 6 (f. 41-44, un binion) ; le dernier feuillet du cahier 18 a été collé au plat inférieur en guise de contre-garde ; signature des cahiers 1-17 à l’encre noire en chiffres romains (I-XVII, le XV corrigé sur XIIII), précédés et suivis par un point, au bas de la dernière page de chaque cahier.
Écriture :
Écriture gothique ; le texte biblique est écrit dans un module plus grand que celui employé pour les gloses marginales ; le scribe principal copie le texte biblique, ainsi que les gloses interlinéaires et marginales, avec la même encre ; les gloses marginales sont souvent précédées d’un signe de paragraphe ou d’un autre signe de renvoi, afin de mieux les lier au lemme du texte biblique ; un deuxième glossateur, ou, plus probablement, le scribe principal lui-même à un stade ultérieur de la rédaction, ajoute des annotations dans les espaces laissés blancs dans les colonnes marginales (par ex. f. 2v, 3r, 4r, 5r etc.) ; ce copiste utilise une encre plus claire et un signe de paragraphe particulier pour introduire ses annotations qui se terminent, parfois, en cul-de-lampe (par ex. f. 99v, 111v, 120v, 121r, 126v).
Décoration :
Au début de chaque épître et des Actes des apôtres, ainsi qu'à l'occasion de trois occurrences du mot « karissimi » (f. 14r, 18v, 30v), initiales de couleur, bleu et rouge, partiellement décorées, lettres d’attente dans les marges ; au début des versets, initiales de couleur, bleu ou rouge ; au f. 43v, les premiers mots ("<p>rimum deinde") sont écrits en onciale, respectivement, à l’encre rouge et bleue.
Reliure médiévale sur ais de bois couverts de cuir marron ; traces des cinq boulons (en correspondance des quatre coins et de l’ombilic) sur les deux plats, traces d’attache de fermoir au plat supérieur et de bélière au plat inférieur ; dos à trois double nerfs et coiffes débordantes ; au plat inférieur, ancienne étiquette en parchemin portant le titre de l’ouvrage et la note de possession (« Epistole canonice, de dono domini Roberti Porte, episcopi Abrincensis »), encadrée par un rectangle en métal cloué et protégée par une plaque de corne dont il ne reste que des fragments en bordure ; contre-gardes en parchemin : la contre-garde supérieure est un fragment de remploi (visible aussi la partie collée), en écriture gothique du XIIIe s., sur deux colonnes de 66 lignes ; la contre-garde inférieure correspond au dernier feuillet du dernier cahier ; deux marque-pages en coton bleu, liés à la coiffe supérieure.
Description :
Le manuscrit a été copié pour transmettre le texte biblique des Épîtres catholiques et des Actes des apôtres accompagnés par des gloses marginales qui correspondent au texte de la Glossa ordinaria. Le copiste du texte biblique a écrit aussi les gloses qui se trouvent tant dans les colonnes marginales que dans les interlignes. Il a souvent pris le soin d’indiquer le nom de l’autorité patristique citée dans les gloses sous la forme d’une abréviation. Ces abréviations reproduisent des indications qui figurent dans la plupart des manuscrits de la Glossa ordinaria. Par exemple, les gloses des Épîtres catholiques sont souvent introduites par les lettres B pour Bede ou AUG pour Augustin. Ces indications sont particulièrement nombreuses dans les gloses des Actes des apôtres : outre Bede et Augustin, on y trouve IER pour Hieronymus/Jérôme, R pour Rabanus et GG pour Gregorius Magnus.
Très probablement, le même copiste a ajouté une deuxième série d’annotations marginales au texte biblique, en utilisant les espaces blancs des colonnes marginales. Ces annotations, dont le contenu n’a pas encore été étudié, ne sont pas présentes dans la Glossa ordinaria.
Le manuscrit conserve des traces de lecture apposées par un savant du XIVe ou du XVe siècle en écriture cursive (peut-être Robert de la Porte lui-même ?), qui sont souvent effacées et, parfois, reproduisent le texte biblique (cf. f. 51r, 105b, 126v, 138v).
La note du catalogueur moderne, signée "V.L.C.", écrite au f. 1r, indique l’absence du « Comma Iohanneum », un passage interpolé de la première épître de Jean, où sont nommées les trois personnes de la Trinité (« Quoniam tres sunt, qui testimonium dant [in caelo : Pater, Verbum, et Spiritus Sanctus : et hi tres unum sunt. Et tres sunt, qui testimonium dant in terra :] spiritus, et aqua, et sanguis : et hi tres unum sunt ») ; il semble néanmoins que le catalogueur se soit trompé, car le passage en question est bien attesté dans le manuscrit au f. 35v : les premiers mots, « in caelo pater », font partie du texte biblique et le reste est écrit dans la marge supérieure.
Provenance :
Le manuscrit a été copié vraisemblablement en France du Nord au premier quart du XIIIe s.
Il a appartenu à Robert de la Porte, évêque d’Avranches de 1359 à 1379, date de sa mort. La reliure d’origine, malgré sa fragilité, porte encore la trace de la note de possession (« Epistole canonice, de dono domini Roberti Porte, episcopi Abrincensis »).
Ensuite, avec d’autres manuscrits constituant son legs, il a appartenu à la bibliothèque du Collège de Maître Gervais.
Après la suppression de ce dernier, cette bibliothèque est transférée, d’abord, au Louis-le-Grand (vers 1763-1764), ensuite dans les fonds de la bibliothèque de l’Université de Paris.
Au f. 1r : estampille du Collège Louis-le-Grand ; tampon de la « Bibliothèque de l’Université de France » ; annotation signée V.L.C.(?) : « No. 122. Septem Epistolae canonicae cum glossis. | fol. 35 vo., in Epist. Joann. 1a, v. 7 + 8, | absunt verba dubia. | A fol. 43 ad finem, Actus Apostolorum | cum glossis, praesertim Rabani, Bedae, | al. | De dono Roberti Porte (seu potius | de la Porte), episcopi abrincensis, | mortui ann. 1379. V.L.C. ». Anciennes cotes : 188. l. 3. — Ms. t. II, 14.
Autre support :
Microfilm : FB 818
Charles Beaulieux, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Université de Paris et Universités des départements, Paris : Plon-Nourrit et Cie, 1918, p. 172.
Karine Rebmeister-Klein, Les livres des petits collèges à Paris aux XIVe et XVe siècles, thèse de doctorat, 3 vol., Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2005, cité vol. III
Cinzia Grifoni, Notice décrivant le manuscrit MS 693 conservé à la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, dans le cadre du programme de recherche LEGETIMAM, novembre 2021.
Le manuscrit n’est pas recensé dans les répertoires suivants : Stegmüller, MEL, BAMAT, Scriptorium.
Information sur le traitement :
Notice de signalement héritée du CGM, remaniée et complétée à partir de la notice rédigée par Cinzia Grifoni (novembre 2021) dans le cadre du programme LEGETIMAM.
Numérisation intégrale du manuscrit, réalisée par l'atelier interne de la BIS en 2022, financée par Sorbonne Université dans le cadre du programme LEGETIMAM.
Rappels sur les conditions d'accès et d'utilisation des documents : L'accès aux collections patrimoniales est soumise à une autorisation préalable, conditionnée par la justification d'une recherche.
Toute publication ou reproduction est soumise à autorisation.